Concert de Floby à Abidjan : Conquérir les Ivoiriens et non les compatriotes
Le « Baba national », le « père des orphelins » ou tout simplement Floby sera en principe en concert le 27 novembre 2021 au Palais de la Culture d’Abidjan, en Côte-d’Ivoire. De prime abord, il convient de saluer cet audace, qui trouve peut-être toute sa motivation dans notre éditorial du 31 décembre 2020, dans cette même colonne où nous titrions « Floby : Succès local, échec international ». 11 mois après, le « King Zodanga » semble entendre raison. Car, s’annoncer en concert et être l’unique tête d’affiche dans un autres pays est un signe patent que le crooner a décidé de s’intéresser véritablement à une réelle conquête sous régionale voire internationale.
La Côte-d’Ivoire, inutile de le rappeler, est un carrefour culturel ou si l’on veut un pays incontournable en matière de showbiz musical, du moins dans la région ouest africaine. De plus, c’est un secret de polichinelle, la terre de Houphouët Boigny est l’un des rares pays qui abrite une forte communauté de Burkinabè. Vu sous cet angle, on peut d’ores et déjà dire que la star locale de la musique urbaine du Burkina Faso, part en terrain conquis. Reste sans doute à mobiliser nos frères et sœurs vivant au bord de la lagune Ebrié pour qu’ils soient des relais de communication sur place du concert de leur fils.
Cependant, Floby ne doit pas être dans une dynamique d’aller conquérir ses propres compatriotes, mais plutôt les Ivoiriens et par extension toute autre nationalité résidant en Côte d’ivoire. Même s’il devait faire salle comble (et c’est notre souhait le plus ardent), le 27 novembre prochain, le public du Palais de la Culture d’Abidjan ne devrait pas être composé uniquement ou essentiellement de Burkinabè.
L’artiste et son staff ne doivent pas s’inscrire dans une démarche de concert pour la communauté burkinabè. Si cela devait être le cas, ayons le courage de le dire, ce n’est pas une conquête internationale. Il est clair, tenons le pour dit, qu’aller prester devant ses propres compatriotes n’est pas synonyme d’aller à la conquête de l’international. Il ne s’agira ni plus ni moins que d’un concert privé grandeur nature dans un pays étranger.
Quand des artistes musiciens étrangers donnent un concert au Burkina, le font-ils pour leurs compatriotes résidant au pays des Hommes intègres ? Ou viennent-ils dans l’intention d’offrir un spectacle à leurs ressortissants ? Verrez-vous un Fally Ipupa venir au Burkina avec l’intention de voir une salle remplie uniquement de ses compatriotes ou encore Alpha Blondy pour les Ivoiriens vivant au Burkina Faso ? Certainement, non ! Comparaison n’est pas raison, dit-on. Toutefois, en un mot comme en mille, c’est ce défi que Floby et son staff doivent relever ou l’autre poteau qu’ils doivent éviter.
Il faut aller au-delà de cet état de fait, au risque de nous répéter. Notre souhait serait même de voir un palais de la culture bondé d’Ivoiriens, uniquement. Il faut conquérir surtout les Ivoiriens et non les Burkinabè. Cela doit être le cas pour tout autre concert qui sera initié ailleurs en Afrique et dans le monde.
En attendant plein succès à Floby pour son concert du 27 novembre prochain devant…un public ivoirien.
La Rédaction
