Danse chorégraphique : Le spectacle « Mangeuses d’âmes » en gestation depuis l’Allemagne
« Mangeuses d’âmes », c’est le thème qui fait l’objet de recherche en danse chorégraphique. C’est un projet de spectacle qui met en scène trois danseuses et une comédienne pour interroger une certaine juridiction traditionnelle sur les femmes. La danseuse et chorégraphe burkinabè, Salamata Kobré qui s’engage contre les violences faites aux femmes entend dénoncer un phénomène et panser les plaies d’où la pièce chorégraphique « Mangeuses d’âmes », actuellement en peaufinage en Allemagne.
Le centre Delwendé à Ouagadougou accueille des femmes accusées à tort de sorcellerie. Très outrée et indignée après une visite dans cet espace, la danseuse et chorégraphe burkinabè, Salamata Kobré n’entend pas rester les bras croisés. Face au triste sort de ces victimes innocentes, dit-elle, elle décide de s’engager dans un nouveau projet pour réparer une forme d’injustice faite à l’autre moitié du ciel.
Le spectacle en gestation « Mangeuses d’âmes » répond donc à un besoin de réparation sur l’exclusion, la marginalisation, la stigmatisation et surtout les violences faites aux femmes. Cette pièce chorégraphique se veut non seulement un questionnement d’une pratique sociale mais aussi une dénonciation d’une forme de violence dans un Etat de droit.
Pour marquer la rupture, l’artiste est allée collecter en amont, une banque de données sur les préjugés sur ces victimes de sorcellerie, à travers des archives, des entretiens auprès de personnes de ressource, des tête-à-tête, etc. « J’ai été bouleversée par les situations de ces victimes qui ont été arrachées à l’amour et la reconnaissance de leurs familles, amis, connaissances… par tous les membres qui constituaient leur ancrage social et sociétal », explique Salamata Kobré.
Dans sa démarche pour la création de la pièce, elle a procédé par quatre étapes essentielles. D’abord une résidence de recherche à Ouagadougou (Burkina Faso), ensuite une étape de création à Saint Louis (Sénégal), puis une autre étape au CDC La Termitère à Ouagadougou, avant de regagner l’Allemagne pour peaufiner le spectacle. « On a eu une première étape à Ouagadougou, une deuxième à Saint Louis, une troisième étape à Ouagadougou encore. Nous travaillons encore ce matin en Allemagne pour la quatrième et dernière étape. On est en train de finaliser le spectacle de 55 minutes », nous confie la danseuse.
« Mangeuses d’âmes » met en scène trois danseuses (Coumba N’Diaye dite 314 du Sénégal, Véronique Lou de la Côte d’Ivoire, Hortence Ouédraogo du Burkina Faso) et une comédienne Halimata Koussé du Burkina Faso. La scénographie est de Issa Ouédraogo et la création musicale de David Zoungrana. La production est assurée par l’Association Fondalè/Compagnie Salamata Kobré et du Théâtre Paris-Villette avec le soutien de plusieurs autres partenaires.
La grande première du spectacle « Mangeuses d’âmes » est annoncée le 14 juin du côté de Paris-Villette, à Paris (France).
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré