Cinéma : Une dizaine de jeunes outillés aux techniques des effets spéciaux
Près de six mois après le démarrage, l’association Zama Vision a procédé, dans la matinée du 30 janvier 2024, à Ouagadougou, à la clôture de son projet de formation de dix jeunes en effets spéciaux. D’un montant de 20 millions de FCFA, ce projet a été cofinancé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) et l’Union européenne, dans le cadre du 2e appel à projets du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC).
Producteur et réalisateur de profession, Oumarou Kaboré a s’est donné pour ambition de contribuer à relever le niveau du cinéma au Burkina Faso. Un engagement noble qui passe nécessairement, selon lui, par la formation et le renforcement de capacités des différents acteurs du 7e art. C’est en tout cas la raison qui a prévalu à la mise en œuvre de son projet de formation au profit d’une dizaine de jeunes en effets spéciaux, à travers sa structure Zama Vision. De son avis, le secteur cinématographique burkinabè manque énormément de techniciens en effets spéciaux. Son objectif donc, à travers ce projet est de rendre le secteur plus compétitif, en le dotant de jeunes aguerris en vue de combler le vide.
Venus de Koudougou, de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou, les dix jeunes sélectionnés sont pour la plupart des graphistes, infographistes etc. De façon substantielle, ils ont été initiés aux éléments basiques des techniques des effets spéciaux. La présente formation s’est déroulée sur trois phases. Il s’agit notamment de la phase d’initiation théorique sur les techniques de réalisation des effets spéciaux qui a pris un mois. Il y a également eu deux mois de suivi et d’évaluation avec l’accompagnement des formateurs et deux mois de stage dans des médias et structures audiovisuels dont des chaînes de télévision et des structures de production cinématographique.
« Mon rôle durant cette formation a été d’amener ces jeunes à avoir la maîtrise des outils des effets spéciaux. Avec eux, nous avons travaillé sur des modules tels que l’animation, la technique du fond vert, le suivi-tracking, l’étalonnage, le mat-painting, etc. Dans l’ensemble, ils se sont bien débrouillés. En effet, les effets spéciaux ont besoin d’appareils très puissants, mais nous y sommes quand même arrivés », a confié Wobgo Kaboré, spécialiste en effets spéciaux, et formateur.
C’est devant un parterre d’hommes de cinéma et d’audiovisuel que ces jeunes bénéficiaires (une fille et neuf garçons) ont fait découvrir le fruit des six mois d’apprentissage. Des séquences vidéo qu’ils ont réalisées ont été présentées à l’assistance.
Adidjatou Nonkané, participante évoluant déjà dans le montage, a laissé entendre que cette formation est beaucoup plus qu’un renforcement de capacités pour elle. « Je faisais déjà des montages vidéo, mais il faut reconnaitre que mes connaissances étaient trop limitées. Les modules qui nous ont donc été enseignés ici, m’aideront à améliorer mes réalisations, à apporter davantage de créativités dans mes contenus vidéo », s’est-elle réjouie. Elle a aussi saisi l’occasion pour manifester sa reconnaissance à l’endroit du FDCT et de l’Union européenne, grâce à qui, Zama Vision a eu le privilège de l’outiller.
Le présent projet a été cofinancé par le FDCT et l’Union européenne, à travers le 2e appel à projets du PAIC GC, à hauteur de 20 millions de F FCA. Brice Lankoandé, chargé à la coopération et à la mobilisation des ressources du FDCT, s’est félicité de l’aboutissement du projet. A l’entendre, le projet est innovant en ce sens qu’il vise à renforcer les capacités des jeunes dans le secteur du cinéma. Il est plus que jamais, soutient-il, d’assurer la relève, surtout pour un pays de cinéma comme le Burkina Faso, foi de quoi le projet a retenu l’attention du comité de sélection. Du reste, il dit espérer que ces jeunes pourront se perfectionner pour ensuite transmettre leurs acquis à d’autres jeunes.
A préciser que cette formation est de niveau 1. L’objectif, à en croire l’initiateur du projet, c’est de continuer à accompagner ces jeunes jusqu’aux niveaux 2 et 3. Mais cela demande encore de l’accompagnement, d’où son plaidoyer auprès des partenaires. Une séance de remise d’attestations et une photo de famille ont clos cette cérémonie de restitution.
Cheick Amir MANEGA
Kulture Kibaré