Droits des journalistes/éditeurs au BBDA : La presse numérique s’impatiente
Au Burkina Faso, les journalistes et éditeurs de presse perçoivent des droits d’auteur au même titre que les artistes et autres créateurs d’œuvres de l’esprit, affiliés au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA). Le type de droit perçu est la reproduction par reprographie conformément à la loi 048-2019/AN du 12 novembre 2019 portant protection de la propriété littéraire et artistique.
En d’autres termes, le droit de reprographie est un droit qui provient de la reproduction des œuvres des auteurs et éditeurs du domaine du livre, des journalistes et éditeurs de la presse écrite et de la presse numérique, et leur permet d’en tirer profit. La mesure fut effective en 2010 pour le livre. Et ce n’est qu’en 2020 après relecture de la loi (2019) que nous avons assisté au paiement historique des droits du journaliste et d’éditeur de presse en Afrique. Seulement, l’aventure ne prend toujours en compte, jusque-là que le médium presse écrite.
Alors, qu’en est-il de la presse numérique ? Pour le moment, nous avons le profond regret de vous informer qu’elle devrait encore patienter, car le BBDA, trois ans après, est toujours en phase d’expérimentation avec les journalistes et éditeurs de la presse écrite.
Faut-il s’impatienter encore pendant combien de temps pour que le paiement de ces droits s’applique à la presse numérique ? Cinq, dix ou quinze ans ? Dieu seul sait peut-être ! Lire aussi : https://kulturekibare.com/2020/09/04/burkina-faso-les-auteurs-et-editeurs-de-presse-percoivent-des-droits-sur-leurs-articles/
Il est pourtant perceptible (avec l’avènement du 2.0), le secteur de l’information et de la communication continue de subir une profonde mutation. Tout a basculé et tout bascule toujours vers le numérique. Les titres papiers tendent à disparaître et certains se sont déjà reconvertis en média numérique. Le bimensuel Infos Sciences Culture (ISC), le journal d’investigation Courrier Confidentiel, entre autres. Quel paradoxe donc dans cette dynamique actuelle du BBDA?
Il est alors « incompréhensible et nuisible » (pour reprendre l’expression d’un homme d’Etat burkinabè déchu) que la maison collective du droit d’auteur et des droits voisins au Burkina Faso, traine toujours le pas.
C’est pourquoi, ces lignes sonnent comme une interpellation au ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo d’agir et d’instruire le BBDA de s’exécuter. Quid de l’Association des éditeurs et professionnels des médias en ligne au Burkina Faso (AEPML) ? N’est-il pas temps de sonner la mobilisation pour revendiquer ce qui nous revient de droit ? Car, dans un environnement où l’avancée de la technologie est presque quotidienne, où le journal papier est en voie de disparition, le BBDA doit impérativement s’adapter. Oui, il faut s’adapter d’où la nécessité de tenir compte de tous les journalistes/éditeurs de presse qui entrent en droite ligne avec l’application de cette loi 048-2019/AN du 12 novembre 2019 portant protection de la propriété littéraire et artistique au Burkina Faso.
La Rédaction