Grandes nuits du conte 2023 : Une 5e édition pour forger la culture et cultiver la paix

Initiées en 2019 par Koombi Culture avec pour figure emblématique l’international conteur, Kientega Pingdewindé Gérard dit KPG, les Grandes nuits du conte deviennent de plus en plus incontournables dans le paysage des évènements et manifestations culturels. En cinq ans d’existence, le plateau artistique a évolué en terme de programmation d’artistes.  Les partenaires, et pas des moindres, notamment le Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), la Fondation Orange, l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, etc. n’hésitent plus à délier les cordons de leur bourse pour accompagner l’évènement de Koombi Culture. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2022/05/01/les-grandes-nuits-de-contes-a-arbolle-kpg-perpetue-les-savoirs-et-savoir-faire-ancestraux/

En pleine démonstration de danse du feu

Cette 5^e édition a pour thème : « Forger la culture pour cultiver la paix ». Ce n’est pas une vaine assertion. Pour KPG, le contexte actuel du Burkina Faso avec cette crise sécuritaire qui sévit, mérite que l’on se penche véritablement sur comment apporter sa pierre pour l’harmonie de la société. « Nous avons alors pris l’exemple de l’atelier de la forge, parce qu’à l’intérieur, c’est l’entraide, c’est l’interdépendance, etc. Chaque outil qui s’y trouve aussi minime soit-il est toujours très important », a-t-il expliqué. C’est à travers cette interprétation métaphorique qu’il dit développer la thématique, afin de faire comprendre qu’en forgeant son égo, on peut être dans la paix.

Cette année, la tradition a encore été respectée à ces Grandes nuits du conte. Il y aura du conte, de la musique, de la démonstration de la réduction du fer et de l’extraction de minerai sur les 3 jours d’activités.

D’ores et déjà, à la cérémonie d’ouverture, les spectateurs ont pu percevoir l’innovation avec le conte en anglais de Mister Kay devant un public francophone et aussi anglophone. Ce qui a plus émerveillé les invités, c’est la danse du feu du groupe T’Bol de Sara. Ces danseurs togolais ont allumé du feu à base de fagots de bois au milieu de la scène. Tour à tour, ils montent pieds nus, esquissent des pas de danse, sans pourtant se faire brûler. C’est une tradition chez eux, révèlent-ils. Cependant, avant chaque prestation, ils doivent faire un sacrifice pour avoir l’aval des ancêtres. Nous avons pu bien assister, plus tôt, à un rituel d’offrande de chèvre et de poulets dans le domicile de KPG. Les dieux ont visiblement validé parce que la prestation de T’Bol de Sara s’est déroulée sans incident.

KPG conteur au micro

A écouter le promoteur des Grandes nuits du conte, KPG « c’est ensemble que nous allons être plus forts. Parce qu’on dit seul à courir, on va plus vite mais ensemble, on ira plus loin ». Et le conteur togolais, Al Sydy d’emboucher la trompette, « le monde ne s’arrête pas à celui qui ne voyage pas… Cette collaboration nous permet de savoir que quand un pays est distant, il y a un autre pays plus distant. Ceci est l’interconnexion ou encore l’interculturalité entre nous. Et ça doit commencer dans les relations sud-sud ».

A la cérémonie d’ouverture l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, a répondu présente. Sa délégation a réitéré son soutien et son engagement dans ces types d’initiative riche en culture.

Le groupe américain accompagné de KPG et de Patrick Odon

Les Grandes nuits du conte ont également connu la partition musicale du groupe américain, Chicago Blues Alliance. Il était accompagné de KPG, de Patrick Odon, etc. sur la scène.

L’évènement s’étale sur trois jours (6, 9 et 12 mai 2023) dans les quartiers populaires pour les Grandes nuits du conte, dans l’espace école pour la réduction du fer et enfin à Arbollé pour l’apothéose avec des prestations diverses. Plusieurs vedettes de la musique moderne sont déjà annoncées.

Le 9 mai prochain, le public est attendu à l’école primaire publique Sin-Yiri et à l’école internationale Enko.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré