Nabalüm : Une carrière en pointillé
Que devient la chanteuse, Aminata Nabaloum dite Nabalüm, la protégée et compagne de l’artiste-chanteur Alif Naaba ? La question ne mérite-t-elle pas d’être posée ? Si ! Parce que cette révélation musicale au Burkina Faso en 2016 avait séduit les mélomanes, alors qu’elle faisait son apparition sur l’échiquier avec son EP (Extented Play), sous la houlette de la Cour du Naaba.
Nabalüm avait vite été adoptée par tous et une carrière prometteuse semblait bien se dessiner. Sa superbe voix hypnotisante et envoutante surfe sur un style afro soul, soft et parfois groové. Au-delà de son pur talent, la chanteuse dégage également un charme physique et attirant. C’est dire que Nabalüm disposait de tous les atouts artistiques et marketing pour conquérir le marché du disque, national voire international. Elle était prédestinée à une belle carrière. Malheureusement, son destin bute sur un showbiz burkinabè fantasque et espiègle.
Le rêve de la jeune chanteuse aurait pu être protégé, si elle avait toute la marge de liberté sur sa carrière musicale.
Naïvement ou innocemment, elle s’est laissée aller sur un terrain très glissant malgré nos interpellations. Se faire produire par celui qui te courtise et exerce le même métier que toi, aboutit très souvent au même résultat. Les sentiments et les affaires ne font pas toujours bon ménage même s’il existe des exceptions. Le temps, le juge, a fini par trancher. La carrière de la jeune voix lascive bat de l’aile.
Vous l’avez constaté, depuis le grand retour de son mentor, producteur et compagnon, Alif Naaba en 2019, Nabalüm est complètement effacée de la scène musicale. Les grands chantiers du boss de la Cour du Naaba, entre autres les REMA (Rencontres musicales africaines) initiées en 2018, le single « Gomdé » en 2019, « Corona Tim » en 2020 et surtout le cinquième album « So Wok » ont complètement fait de l’ombre à Nabalüm.
Pour l’instant, la bien-aimée d’Alif devrait se consoler avec un trophée « Kundé » de la révélation 2017, son « Visa pour la création », sa tournée dans les Instituts français en Afrique et son unique album « Saké ». Rien de plus !
Il fallait s’y attendre. Point besoin d’être un devin pour imaginer le début d’une descente aux enfers de la « queen black » du « Prince aux pieds nus ». Nous avons pourtant alerté en 2018, lors de la conférence de presse relative à la sortie officielle de « Saké ». Nous l’avions prédit, il suffit juste de convoquer la VAR. Nous sommes franchement, si préoccupés par un immense talent en agonie. Nabalüm est en train de subir le même sort que la talentueuse chanteuse Pamika.
Qu’est-ce qui n’a pas marché chez Nabalüm ? Sa naïveté. Qu’est-ce qui ne marche pas chez Nabalüm ? Son manque de courage et d’audace pour protéger son rêve. Qu’est-ce qui ne marchera pas chez Nabalüm ? Sa passivité.
Nabalüm est sans doute maître de son destin. C’est à elle seule que revient la ferme décision d’assumer ses choix. Entre ce silence peut-être naïf ou cette révolte de s’affirmer, elle devra sérieusement choisir. Rien n’est encore tard. Elle peut bien rebondir, car ce n’est pas le talent qui lui manque.
La Rédaction
