Patrimoine culturel face aux menaces terroristes : Les professionnels de musée mènent la réflexion à Ziniaré
L’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), en coopération avec le Musée national du Burkina Faso (MNBF), organise du 1er au 3 décembre 2022 à Ziniaré, un atelier national de formation sur « les défis pour la sauvegarde et la protection du patrimoine culturel face aux menaces terroristes ». Au deuxième jour des travaux, les participants ont eu droit, pendant notre présence, à plusieurs autres communications dont un « aperçu des potentielles crises qui impactent les musées et le patrimoine culturel ».
Ouvert le 1er décembre 2022 à Ziniaré, dans le Plateau central, l’atelier national de formation sur « les défis pour la sauvegarde et la protection du patrimoine culturel face aux menaces terroristes » au profit des gestionnaires et professionnels de musée était, à la date du 2 décembre 2022, à son deuxième jour des travaux.
Dès l’entame, le rapporteur a rappelé par une lecture minutieuse, la substance des communications de la première journée avant de céder sa place au formateur du jour, Evariste W. Kaboré, conseiller en gestion du patrimoine culturel. Ce dernier a axé sa communication sur l’identification des crises qui affectent le patrimoine culturel, et aussi les musées. Son second module est relatif aux mesures de protection et de sauvegarde du patrimoine culturel.
Il ressort de son intervention, d’une façon générale que le patrimoine culturel burkinabè est affecté par des crises dans tous les domaines (économiques, sécuritaires, sanitaires, etc.). « Dans la première communication, c’est vraiment que chaque responsable de musée ou d’espace patrimonial puisse prendre la mesure de la situation de crise dans laquelle on est, évaluer les crises, les différents risques qui affectent donc le patrimoine culturel dans l’optique de préparer des plans de riposte et de sauvegarde », a expliqué le formateur.
Pour ce qui concerne les mesures de protection, il y a des mesures juridiques à travers les conventions internationales, dit-il, dont la convention de 1954, la convention de la Haye portant protection du patrimoine culturel en cas de conflits armés. « De façon générale, les conventions qui doivent être traduites par des textes législatifs à l’interne comportent un certain nombre de mesures à prendre pour sauvegarder d’abord le patrimoine. Premièrement, ce qu’il faut, ce sont les questions d’inventaire. Il faut faire l’inventaire de ce qu’on a, la documentation, et aller vers la numérisation du patrimoine, etc. », a-t-il préconisé. Car de l’avis de ce formateur, le patrimoine culturel est très important et dans ce contexte actuel de crise généralisée il faut bien préparer des plans de riposte.
Et si cette activité a été possible, c’est grâce, à en croire la directrice générale du Musée national du Burkina Faso, Rasmata Sawadogo/Maïga, à l’ICESCO qui, dans le cadre de son deuxième plan triennal 2020-2022, a financé cet atelier national. « Il s’agit cette fois-ci d’un atelier national qui regroupe trente professionnels des différents musées (musée de Bobo-Dioulasso, musée des Forces armées, musée de Gaoua, etc. », a-t-elle expliqué. L’objectif, selon toujours ses dires, est d’outiller les participants dans le domaine de la sauvegarde et la promotion des musées ainsi que des biens culturels en cas de menaces terroristes, puisque le contexte actuel nous impose de nouvelles démarches.
Pour Abdoul Aziz Compaoré, conseiller en gestion du patrimoine culturel et participant, cet atelier national se veut un partage d’expériences qui lui permettra sans doute de renforcer ses capacités en termes de gestion du patrimoine culturel. Il a pu apprendre, après une visite sur le site de sculpture sur granite de Loango, une gestion du patrimoine culturel différente des musées qui sont en vase clos. « Quand on prend le site de sculpture sur granite de Loango, les potentiels risques auxquels le musée est exposé ne sont les mêmes que ce que nous rencontrons. C’est une expérience pour nous, puisque nous avions l’habitude de travailler dans des musées entre quatre murs », a-t-il confié.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré