Pièce théâtrale « Les retrouvailles » : Aux obsèques, les voiles tombent toujours !

Pièce théâtrale « Les retrouvailles » : Aux obsèques, les voiles tombent toujours !

La pièce « Les retrouvailles » est écrite et mise en scène par Lionelle Edoxi Gnoula. La première représentation est intervenue, le 21 novembre 2024 au Centre culturel Pan-Taabo, à Saaba. Dans ce spectacle théâtral mêlant danse, musique et comédie, il est question des attitudes et comportements aux obsèques d’un riche homme. Entre hypocrisies, mensonges, guerre de succession et lamentations puériles, découvrez la toute première sortie des neuf comédiens de la troupe de théâtre du Centre culturel Pan-Taabo.

Avez-vous déjà été témoins d’une scène déconcertante pendant des obsèques ? Avez-vous déjà remarqué des visages hypocrites devant un corps sans vie ? Vous êtes-vous déjà exhibés dans un enterrement ? Des questions, du moins évidentes pour ceux qui ont déjà assisté à une cérémonie funéraire. Et si vous répondez par la négative, c’est que vous manquez certainement de bonne foi.

Il est très courant, sous nos contrées, de voir des scènes très agaçantes aux obsèques d’un proche. On ne juge point, mais chez nous, un défunt mérite respect et considération d’où les rituels coutumier, chrétien, musulman et autre pour l’accompagner aux cieux. Que l’on soit bon ou mauvais, soyez-en sûrs, il y a toujours une dernière prière en hommage à un mort.

Sur le cercueil, Kouiliga, l’un des fils du défunt se presse d’enterrer son père et profiter vite de l’héritage

Alors, si il est avéré, dans les saints écrits que même décédé, il est spirituellement capable d’entendre, sentir et percevoir toutes les scènes, les voiles tomberont vite aux obsèques. N’est-ce pas ? La pièce « Les retrouvailles » écrite et mise en scène par la comédienne, metteure en scène, dramaturge, auteure et première femme burkinabè à s’inscrire dans le palmarès du prix Maeterlinck en Belgique, Lionelle Edoxi Gnoula nous embarque dans un univers funéraire réaliste où le défunt déploré se désole des scènes hypocrites. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2019/10/18/lionelle-edoxi-gnoula-premiere-burkinabe-dans-le-palmares-du-prix-maeterlinck-en-belgique/

La pièce raconte la vie d’un riche homme du nom de Bougoum, propriétaire d’une compagnie de transport terrestre. Il avait souhaité qu’à son décès, il soit enterré dans sa gare au vu et au su de tous. C’est ainsi qu’au moment où ses progénitures et autres proches se rassemblent pour la première fois autour de son cercueil qu’il va se rendre compte de l’attitude et comportement regrettables des gens. Entre guerre de succession, crises de jalousie, soulagement de la veuve, monétisation des obsèques par le prêtre, « tapé dos » de son petit-frère hypocrite, la déshumanisation est perceptible.

Discrètement assis dans un coin de la gare, M. Bougoum observe tristement toutes les scènes sur son soi-disant corps. Il a simplement simulé sa mort pour mieux connaître l’autre, car dit Vauvenargues : « il ne faut point juger des hommes par ce qu’ils ignorent, mais par ce qu’ils savent et par la manière dont ils le savent ».

Les comédiens qui ont joué la pièce et leur metteure en scène, Lionelle Edoxi Gnoula (extrême droite)

Voici le spectacle d’une heure joué majoritairement par des comédiens émergents encadrés depuis le début d’année par Lionelle Edoxi Gnoula au Centre culturel Pan-Taabo. Au-delà des personnages respectifs bien maîtrisés, la création musicale de Adama Koanda et la chorégraphie de Boukaré Nikièma créent une certaine symbiose dans la cadence des mouvements expressifs et les récits. Cependant, le créateur lumière a besoin de s’assumer pleinement dès les premiers pas de danse des comédiens sur la scène. Parce que le spectateur ne perçoit aucune apparence des comédiens en mouvements dans l’obscurité. Les premiers pas de la pièce racontent aussi l’histoire.

Les spectateurs se sont vraiment marrés dans cette pièce

Cette première représentation de « Les retrouvailles » ouvre non seulement le bal des huit dates annoncées les 21, 22, 23, 24, 28, 29, 30 novembre et 1er décembre 2024 au Centre culturel Pan-Taabo, mais aussi marque le lancement officiel de la troupe théâtrale dudit centre.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré      

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