Dialogues de corps 2023 : Dans l’univers des 4 lauréats de Focus jeunes talents

Le Focus jeunes talents se veut un cadre d’expression chorégraphique des projets en cours de création. L’idée, selon le directeur  artistique du Centre de développement chorégraphique (CDC) La Termitière et de Dialogues de corps, Salia Sanou, est de donner l’opportunité à des jeunes carrières d’exposer leurs projets chorégraphiques tout en espérant être accompagnés. Autrement dit, c’est de faire en sorte que des partenaires découvrent en ces jeunes chorégraphes des talents naissants pour un suivi.

Directeur  artistique du Centre de développement chorégraphique (CDC) La Termitière et de Dialogues de corps, Salia Sanou

Pour ce faire, fait remarquer Salia Sanou, on ne leur accorde pas une programmation normale, dans le cadre de Dialogues de corps, au risque de les fragiliser devant des programmateurs qui viennent voir des spectacles aboutis. « Focus jeunes talents, c’est vraiment des spectacles en cours de création qui ne sont pas aboutis. Cela permet au public de découvrir quelque chose qui est en naissance », a-t-il soutenu.

Grâce au soutien des partenaires, Les Halles de Schaerbeek et Africalia, le CDC La Termitière a pu procéder à un appel à projets, puis à une résidence de création de quatre projets chorégraphiques de quatre lauréats de Focus jeunes talents. Il s’agit de « Déchirure d’une gamine » de Fatou Traoré, « Koulen-Kan » de Adama Gnissi, « Ould » de Farage Barka et « Etranger chez soi » de Serge Daniel Kaboré. Ils sont tous issus des programmes de formation Yeleen Don (formation professionnelle du CDC La Termitière en danse, théâtre, jeu d’acteur, etc. sur trois ans) et Ankata Next Génération (formation multidisciplinaire d’Ankata en danse, théâtre, musique, acrobatie, etc.). D’une quinzaine de minutes, chacun a pu présenter ou faire découvrir son univers.

Dans « Déchirure d’une gamine », la chorégraphe Fatou Traoré a joué à un moment, les seins nus et exposés

Fatou Traoré s’est intéressée aux victimes de viol. Elle dépeint visiblement dans ses mouvements le crime odieux ainsi que les séquelles qu’elle porte difficilement. Dans « Koulen-Kan », Adama Gnissi prône un retour à la source. Son cri, dit-il est porteur d’un message. C’est sa toute première représentation solo qu’il a créée. Et il espère bien poursuivre sa résidence s’il a la chance d’être accompagné. « Ce que je cherche à l’heure, c’est de pouvoir continuer ma résidence, puisque le projet n’est pas encore abouti. C’est donc un bout que j’ai présenté. Je cherche des résidences, de la création lumière et son, etc. », a-t-il confié. L’univers de Farage Barka est atypique, sa scénographie également. Il veut exprimer son identité et des identités à travers un périple perceptible. En ce qui concerne, « Etranger chez soi », Serge Daniel Kaboré scrute et questionne l’individu social sur sa propre terre d’origine. C’est aussi un bout qui est représenté. « Ce que j’attends ce soir, c’est un accompagnement. La résidence par exemple, coûte chère. Plus on travail, plus on s’améliore, et on atteindra le but fixé », a-t-il souhaité.

Le chorégraphe Serge Daniel Kaboré (gauche) souhaite un accompagnement pour peaufiner son projet

De l’œil du comédien, dramaturge, metteur en scène et formateur en théâtre, Noël Minoungou, tous ces projets des lauréats de Focus jeunes talents sont significatifs. Il aurait du mal à s’appesantir sur un projet particulier. Espérons donc qu’il accompagnera ces quatre jeunes talents dans le peaufinage.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré