Fonds africain pour la culture : Mobiliser des ressources endogènes pour le financement des projets en Afrique

Fonds africain pour la culture : Mobiliser des ressources endogènes pour le financement des projets en Afrique

Les promoteurs du Fonds africain pour la culture (FAC), ont organisé une rencontre, le 24 mai 2023 à Ouagadougou (Burkina Faso), en vue de présenter leur nouvel instrument de financement endogène des projets en Afrique et de sa diaspora. Ce fut également l'occasion pour quelques artistes de céder leurs œuvres plastiques afin de répondre à l'appel du FAC pour la contribution des artistes et mécènes.

Le Fonds africain pour la culture (FAC), a été initié pour soutenir les actions et les acteurs de la culture. Il est destiné à l’Afrique et sa diaspora. C’est un nouvel instrument de financement endogène des projets, pensé par des Africains pour des Africains. Il consiste à utiliser les recettes d’œuvres artistiques cédées par des artistes pour lancer des appels à projets. « Ce sont les artistes eux-mêmes qui ont mis l’argent », a d’emblée informé le point focal du FAC, Alphonse Tougouma.

Alphonse Tougouma, point focal du FAC

Cependant, souligne-t-il, ce n’est pas parce que vous avez donné une œuvre au FAC que lorsque vous postulez pour un appel à projets, vous êtes d’office bénéficiaire. « Ces œuvres sont données. Les donateurs peuvent postuler et ne rien avoir dans l’appel à projets. Ça ne leur donne pas de faveur particulière. Mais, un jour, ils pourraient être membres du conseil d’administration ou des ambassadeurs du FAC », a clarifié M. Tougouma.

Le FAC n’est pas renfermé, il est aussi ouvert à toutes les possibilités de contribution de partenaires. « Il y a une clause qui dit que le FAC va contribuer à, au moins 50% de la contribution. Si un partenaire vient nous donner de l’argent, nous pouvons dire que nous n’allons pas tout prendre. Parce que le FAC ne veut pas que la contribution du partenaire dépasse notre contribution », a expliqué le point focal.

Séance tenante, des artistes plasticiens ont cédé leurs oeuvres

Qu’est-ce qui a pu bien motiver un tel modèle de financement endogène des projets en Afrique ? Selon toujours les confidences de Alphonse Tougouma, tout serait parti d’une rencontre des artistes burkinabè aux Seychelles. « Ils se sont dits qu’ils avaient besoin de soutenir la culture. Mais, est-ce que nous ne pouvons pas le faire par nous-mêmes ? L’idée a germé aux Seychelles, c’est parti banalement, quelques coups de fils, et tout le monde est d’accord pour céder une œuvre. C’est ainsi qu’on a collectionné une trentaine d’œuvres qui a été vendue à plus de 200 millions FCFA. Aujourd’hui, c’est plusieurs milliards FCFA qui sont collectés », a-t-il confié.

Mariam Sougué, artiste plasticienne ayant pris part à la rencontre

Artiste plasticienne-peintre, Mariam Sougué salue cette nouvelle institution particulière de financement des projets. « Voir des artistes se mettre ensemble pour chercher les fonds qu’il faut et aider d’autres artistes africains, j’avoue que c’est une première fois en Afrique, sinon en Afrique de l’Ouest. Pour moi, c’est à saluer. Du moment qu’ils ont eu l’idée, je reste convaincue que ce projet demeurera pérenne », a-t-elle apprécié.

Le FAC a son siège au Mali. Créé en 2018, il a déjà lancé six appels à projets. 466 projets ont été financés à plusieurs milliards FCFA dont une trentaine de bénéficiaires burkinabè.

La mobilisation des acteurs pour mieux comprendre le FAC

Les échanges ont vu la participation de plusieurs acteurs culturels burkinabè avec une domination des artistes plasticiens. Trois membres du FAC ont animé la rencontre. Il s’agit de l’ambassadeur du FAC, Siriki Ky ; l’administrateur du FAC, Abdoulaye Konaté et enfin le point focal du FAC, Alphonse Tougouma.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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