Etalon de Yennenga FESPACO 2023 : Enfin le 3e sacre burkinabè ?
La 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) bat son plein, dans la capitale du pays des Hommes intègres. Du 25 février au 4 mars 2023, 170 films seront projetés. Parmi les films en compétition, trois œuvres burkinabè sont en lice dans les deux sacres suprêmes. Il s’agit d’« Al Djanat/Paradis originel » de Chloé Aïcha Boro, « Or de vie » de Boubacar Sangaré en long métrage documentaire et « Sira » d’Apolline Traoré en long métrage fiction. Intéressons-nous à cette dernière section, la plus convoitée du FESPACO, même si ces dernières années, les documentaristes tendent à ravir la vedette. Bref, ce n’est pas le débat dans ces colonnes.
Dans le palmarès de l’Etalon de Yennenga du FESPACO (long métrage fiction), deux films burkinabè y figurent. « Tilaï » d’Idrissa Ouédraogo en 1991 et « Buud Yam » de Gaston Gaboré en 1997. Leurs œuvres, disons d’anthologie, avaient connu l’assentiment de tous. Depuis cette belle époque, silence radio. Echec sur échec. Plus d’Or pour les réalisateurs burkinabè en long métrage fiction.
Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette léthargie? Absence de financement conséquent ? Manque de formation ? Piètre qualité des films de la génération d’après Gaston Kaboré ? Qu’est-ce qui cloche vraiment?
Une chose est certaine, nos salles obscures ne tarissent pas de films burkinabè. Cependant, sans aucune hypocrisie, certaines œuvres laissent à désirer et ne peuvent pas prétendre sérieusement à un Etalon de Yennenga. Lire aussi :https://kulturekibare.com/2022/04/18/cinema-commercial-burkinabe-des-scenarios-ternes-des-oeuvres-mornes/
Ces longs métrages en quantité ne font pas nécessairement la dynamique du cinéma burkinabè. Il faut la qualité. Qui connaît le registre dans lequel évolue cette génération de cinéastes, sait qu’il est difficile de prétendre à un Etalon d’or. Amour, romance, western, policier, etc. sur fond de jeu d’acteur approximatif, mimique, inesthétique sont la plupart des œuvres reversées dans les salles de ciné depuis quelques années. Lire aussi :https://kulturekibare.com/2019/12/04/cinema-burkinabe-ca-nous-saoule-maintenant-ces-thematiques/
« Sira » d’Apolline Traoré, seul film burkinabè sur les 15 en quête de l’Or en long métrage fiction du FESPACO 2023 est-il différent ? Rien n’est moins sûr. Peut-être que cette dame qui rafle et cumule les fonds nationaux et internationaux pour ses réalisations peut nous surprendre avec un 3e sacre burkinabè. C’est tout le mal que ses compatriotes lui souhaitent.
L’avant-première de « Sira » est prévue le 28 février 2023 à 20 heures 30 minutes au Ciné Neerwaya. Après la projection chacun pourra se faire une idée. Mais avant, évitons tout commentaire passionné et la fuite en avant!
La Rédaction