Subvention de l’Etat au 7e art : Les bénéficiaires connus, MCZ ajourné fustige les comités de sélection

Subvention de l’Etat au 7e art : Les bénéficiaires connus, MCZ ajourné fustige les comités de sélection

Le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), à travers son secrétariat technique du Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (ST-CNCA), a organisé une cérémonie de proclamation des résultats de la subvention de l’Etat à la production et postproduction des œuvres cinématographiques et audiovisuelles. Sur 142 dossiers seulement 47 ont été retenus. C’était dans la matinée du 8 décembre 2022 à Ouagadougou.  

Les bénéficiaires de la subvention de l’Etat à la production et postproduction des œuvres cinématographiques et audiovisuelles sont connus. Le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), à travers son secrétariat technique du Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (ST-CNCA) a dévoilé les projets au Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA), en présence du chef de département, Jean Emmanuel Ouédraogo.

Le ministre en charge de la communication présent à la proclamation

C’est un montant de 1 500 000 000 Fcfa qui sera accordé à ces professionnels bénéficiaires du cinéma et de l’audiovisuel. « Cette subvention de 1 500 000 000 Fcfa vise essentiellement à soulager un tant soit peu les différents porteurs de projets et à donner un coup de fouet à notre cinéma à l’orée du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) qui arrive à grand pas », a d’emblée indiqué le ST-CNCA, Evariste Pooda. A l’entendre, il y a eu au départ 142 projets de tous ordres reçus (production, postproduction, développement, promotion, etc.). Et cette première étape de délibération a concerné la production et la postproduction. 47 dossiers ont été retenus.

Le travail a été exécuté par trois comités de sélection et chapeauté par un superviseur. « Les comités ont statué sur les projets selon les critères de base suivants : intérêt et originalité du sujet ; qualité du scénario ou du film pour les projets de postproduction ; capacité professionnelle du réalisateur et les principaux collaborateurs et artistiques ; faisabilité technique et financière du projet ; capacité et crédibilité de la société de production », a rapporté le superviseur des comités de sélection, Stanislas Meda.

Le ST-CNCA

C’est sur la base de ces différents critères que les comités ont travaillé pendant une dizaine de jour, à Koudougou et pour certains à Ouagadougou, pour pouvoir examiner minutieusement les projets qui lui ont été soumis. « La mission était certes difficile au regard du délai imparti et des conditions de travail, mais tout de même exaltante », a expliqué le superviseur.

Le jury à l’unanimité a classé les projets suivant l’ordre de mérite. « Katanga, roi soleil » du réalisateur Dani Kouyaté est le premier en fiction. Il sera subventionné à hauteur de 50 millions Fcfa. Il est suivi d’Issa Traoré de Brahima avec son film « Amadé » (40 millions Fcfa). Adama Rouamba  avec son projet « La brume » empoche 30 millions Fcfa, et ainsi de suite.  En documentaire, « De la chenille au papillon » de Kiswendsida Parfait Kaboré est jugé le meilleur. Il recevra le montant de 25 millions Fcfa. Dans les autres catégories, les résultats ont été également proclamés de façon verbale.

Pour le MCCAT, Jean Emmanuel Ouédraogo, il faut voir en cette subvention de l’Etat « l’expression d’une volonté affichée du gouvernement de voir le cinéma burkinabè briller à nouveau ». De son avis, « le cinéma est un puissant moyen de communication et de sensibilisation qui apaise les cœurs, réconcilie les hommes et leur donne de l’espoir ». C’est à ce juste titre qu’il a invité les bénéficiaires, à prendre en compte dans leurs créations les défis du moment. « Je n’ai nullement besoin de vous rappeler que ce soutien est l’argent du contribuable burkinabè et ce qui est attendu de vous, c’est votre contribution à l’effort de guerre avec des chefs d’œuvres qui inspirent les populations et qui parlent aux Burkinabè », a averti le ministre.

Le réalisateur Yacouba Napon ajourné, très monté cri au scandale à haute voix dans la cour du CENASA

Candidat malheureux, Yacouba Napon dit MCZ, dans la foulée, n’a pas hésité un seul instant à manifester son cri d’indignation après la proclamation. C’est à chaud qu’il a fustigé les différents comités et tous ceux qui ont travaillé sur la sélection des œuvres devant faire l’objet de subvention de l’Etat. Convaincu qu’il n’existe pas de canevas sur lequel le jury se base pour travailler, il ne peut qu’attribuer les notes à la tête du client. Le chanteur devenu réalisateur confie aussi qu’à chaque fois qu’il y a un appel à projets, il est marginalisé parce qu’il n’a pas sa langue dans sa poche. « Quand c’est anonyme, je gagne, par contre si ce n’est pas anonyme, je ne gagne pas ». Il conclut alors que c’est du « copinage » mais sans disposer de preuve tangible. « Moi, personnellement dans le dossier que j’ai déposé qui s’appelle « Madi », j’ai été cofinancé par TV5Monde parce que le thème parle d’insuffisance rénale. Si ça, ce n’est pas un film d’auteur, ça veut dire que ceux qui parlent de film d’auteur, ils ne savent pas ce que ça veut dire. Je fais les films d’auteur d’abord et maintenant pour faire vivre les salles, je fais les films de salle », a-t-il laissé entendre tout remonté.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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