Musique : Rentré d’une tournée brésilienne, Samuel Zabsonré partage son expérience
L’artiste musicien burkinabè, Samuel Zabsonré a séjourné du 10 mai au 2 juillet 2022 en France et au Brésil dans le cadre du projet « Voyage de Rézé ». De retour au bercail, nous l’avons rencontré le 20 juillet 2022 à Ouagadougou pour des échanges relatifs à cette aventure musicale. Entre concerts et formations artistiques, le bassiste et lead vocal du groupe Kalyanga nous partage son expérience dans un entretien exclusif.
Samuel Zabsonré est un artiste musicien, formateur et entrepreneur. Transfuge du quartet musical Kalyanga, le bassiste est rentré d’une tournée française et brésilienne dans le cadre du projet « Voyage de Rézé ». Il s’agit, à l’en croire, d’une aventure artistique de concert dessiné, portée par Les Productions du Bazar/Voyagitudes.
Le périple est une série de concerts avec des musiciens, de dessinateur et de vidéaste. Durant donc le concert, le dessinateur met en traits, couleurs et images et ses dessins sont au même moment projetés en direct par le vidéaste. C’est dans cette aventure que Samuel a été invité à partager son savoir-faire artistique. Le projet a couvert le Burkina Faso, la France et le Brésil.
Après la première étape au Burkina Faso, le bassiste a séjourné en France avant de fouler le sol brésilien. « Je suis allé à Grenoble pour les répétitions du Voyage de Rézé. On a fait presque deux semaines de répétitions intenses avant de prendre le vol pour le Brésil. Là-bas, lorsque nous arrivions dans chaque ville, nous invitions un artiste populaire de la localité, nous créions avec lui pour présenter le concert dessiné », a expliqué Samuel Zabsonré.
« J’ai conclu que le Brésil en réalité, c’est l’Afrique »
Le projet « Voyage de Rézé » a fait découvrir au musicien burkinabè une nouvelle variété de genres, de rythmes et de styles musicaux. « Je dirais que la musique brésilienne n’est pas loin de la musique africaine. Tous les rythmes qui sont chez moi au pays se retrouvent aussi dans la musique brésilienne. Ce qui m’a le plus émerveillé, c’est que j’ai pu percevoir des similitudes artistiques et culturelles entre les Lobi du Burkina Faso et des communautés brésiliennes. A partir de cet instant, j’ai conclu que le Brésil en réalité, c’est l’Afrique », a-t-il affirmé.
Mais, quelle a été la véritable partition jouée par Samuel ? A entendre donc le frère de Wendlavim Zabsonré (enseignant de musique classique et africaine aux Conservatoires de Roanne, Lyon et Grenoble), il a joué, chanté et même formé. Ce fut l’occasion belle, confie-t-il d’exposer son identité musicale burkinabè. « Tout ce que je présentais, c’est ma culture. J’ai eu la chance que Rézé avait appris une chanson burkinabè. Lorsqu’on arrivait dans les villes brésiliennes, il chantait en mooré et nous l’accompagnions ». Mieux, poursuit-il : « on a eu une semaine de création musicale avec une star de Rio de Janeiro. On a pris dix jours pour travailler avec ce musicien talentueux. Actuellement, j’ai tellement hâte de travailler avec des musiciens pour vider tout ce que j’ai pu acquérir comme expérience ».
En tout cas, dans ce « Voyage de Rézé », le bassiste ne se lasse pas de se rappeler tous les bons souvenirs. Et si cette aventure artistique a été possible, c’est aussi grâce au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) qui a contribué à l’acquisition d’un billet d’avion. Et Samuel de manifester toute sa reconnaissance à l’organe de gestion collective de droit d’auteur et de droits voisins du Burkina Faso.
Aujourd’hui, Samuel est tourné vers d’autres projets en attendant de revivre une aventure semblable à celle du « Voyage de Rézé ».
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré