Sylvie Koudougou : Une styliste-modéliste entreprenante
Le patrimoine culturel burkinabè est valorisé et promu dans la mode. Les stylistes ou encore les modélistes qu’ils soient amateurs ou professionnels ont compris la nécessité de recourir aux produits identitaires. De plus en plus, ils investissent dans les vêtements coupe-sur-mesure et prêt-à-porter à l'effigie des symboliques burkinabè et africaines. C’est le cas de Sylvie Koudougou qui, à travers sa structure « Merveille confection » valorise le « lwili pééndé » et le pagne tissé. Styliste-modéliste, nous l’avons rencontrée le 30 juin 2022 à Ouagadougou. Les échanges ont porté sur son parcours professionnel, sa marque et ses produits dérivés. Immersion dans l’intimité professionnelle d’une femme de mode entreprenante.
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Née à Adjamé, en Côte d’Ivoire dans les années 80, Sylvie Koudougou, pour des raisons d’étude, va fouler le sol burkinabè en 1999. Passionnée de mode, elle opte pour la formation professionnelle en couture et intègre en 2003 le Centre ménagère de jeune fille de Tenkodogo, chez les sœurs religieuses. Elle y apprend les abc de la couture pendant trois ans avant de poursuivre ses stages de perfectionnement en stylisme à Bouba Confection, à Elova 7 Couture et à Alex Design. La jeune fille, bien outillée est désormais apte et prête pour entreprendre. Dans une première tentative elle est moins confiante. La deuxième est la bonne. Alors, « Merveille confection » est créée.
Offres et compétences de « Merveille confection »
Sylvie Koudougou, à travers « Merveille confection », offre donc tout type de produits vestimentaires avec pour motivation de promouvoir et vulgariser le stylisme et la mode burkinabè. Sa particularité repose sur le tissu symbolique burkinabè « lwili pééndé », le Faso Dan Fani, le Koko Dunda et d’autres matières de l’Afrique. A l’entendre, l’exploitation de ces produits reflète une identité africaine d’où sa motivation.
A « Merveille confection », au quartier Silmissin de Ouagadougou, vous découvrirez un atelier de couture et un showroom. La styliste-modéliste y expose ses collections, plusieurs autres vêtements en vente et des produits dérivés. La maison se démarque par sa marque aux couleurs rouge-noir et d’un petit oiseau peint en « lwili pééndé ».
Au cours de sa carrière professionnelle, Sylvie Koudougou a parcouru des pays. Outre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, la bonne dame a aussi exploré le Benin à travers la Nuit du styliste africain (NSA) en 2017. Entre 2015 et 2022, c’est une vingtaine d’évènements de mode au niveau continental dans son palmarès et une vingtaine de collections. Lors des défilés, les œuvres de Sylvie ne passent pas inaperçues du fait de leur originalité et de leur singularité. C’est tout naturel que des personnalités de tout rang (ministres, députés, etc.) s’habillent en « Merveille confection ». Mais, rassurez-vous, les produits « Merveille confection » sont accessibles à toutes les couches sociales.
Sylvie Koudougou, développe d’autres compétences. Soucieuse de la pollution de l’environnement, elle décide de faire de la récupération des morceaux de tissus pour créer des petites merveilles. « A chaque fois que je conçois des vêtements, il y a naturellement des morceaux de tissus à jeter. Vous savez, ce sont le plus souvent les mécaniciens ou d’autres personnes qui viennent en ramasser pour du nettoyage, puis ils les rejettent encore. Je me suis dit que nous contribuons tous à polluer l’environnement. C’est à partir de cet instant, m’inspirant des sœurs religieuses, que j’ai commencé à récupérer mes morceaux de tissus pour des décorations », confie la styliste. Elle conçoit donc à base de ces résidus de tissus, des nattes , des couverts, des tapis pour les voitures, des décoratifs pour les bureaux, des porte-clés, etc. Aussi, elle décore les tables, les miroirs et plein d’autres objets.
Ce n’est pas tout. Fertile dans les initiatives, en 2018, elle organise le Festival international de mode à Tenkodogo (Festim Tenko). Il s’agit d’un cadre de rencontres professionnelles, de défilés de mode, des expositions ventes, des formations, etc. L’idée, à l’en croire est de déconcentrer tout ce qui est évènement de mode dans la capitale Ouagadougou, vers les autres villes du pays. La quatrième édition, informe-t-elle va se dérouler du 26 septembre au 2 octobre 2022.
Notre styliste modéliste ambitionne d’ouvrir un jour une école de couture à Tenkodogo. Pour le moment, elle travaille à se positionner véritablement sur l’échiquier national, dans la sous-région voire dans le monde.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré
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