Musée national : Le Brésil zoome sur la terre voltaïque des années 30
Le Brésil à travers la Fondation Pierre Verger a fait un don d’un lot de photographies au Musée national du Burkina Faso (MNBF). C’est l’ambassadrice du Brésil au Burkina Faso, Ellen Barros qui a procédé ce 8 juin 2022 à Ouagadougou à la remise officielle et symbolique des œuvres à la ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), Valérie Kaboré.
Selon la directrice générale du Musée national du Burkina Faso (MNBF), Rasmata Sawadogo/Maïga, Pierre Edouard Léopold Verger fut un anthropologue et photographe. Il est né en 1902 à Paris (France). Il a séjourné au Brésil, en Afrique, etc. avant de tirer sa révérence en 1996. Franco-brésilien, il s’était spécialisé dans la photographie noir-blanc. « Alors qu’il avait 30 ans, il a décidé de tout abandonner et de se consacrer à la photographie. Il parcourut plusieurs pays dont la Haute-Volta, actuel Burkina Faso, en 1936 où il fit plusieurs photographies qui constituent la présente donation », a-t-elle expliqué.
Alors, ce don est composé d’un premier lot d’une cinquantaine d’œuvres photographiques d’une « valeur inestimable ». Il a été remis au Musée national du Burkina Faso en attendant 300 autres photographies. Ces œuvres rétrocédées sont des images prises sur la Haute-Volta dans les années 30 par Pierre Verger. A travers sa Fondation éponyme, il a jugé utile et nécessaire de les rapporter aux Burkinabè. Son geste, de l’avis de la directrice générale du MNBF s’inscrit dans une diplomatie culturelle et « traduit véritablement le dynamisme des relations bilatérales entre la République Fédérative du Brésil et le Burkina Faso ».
Pierre Verger avant sa mort, à en croire Alex Baradel, représentant de la Fondation Pierre Verger, a donc créé sa fondation pour « renforcer les liaisons et les échanges entre le Brésil et l’Afrique ». C’est sans doute l’une des motivations de cette donation qui permettra dans le futur d’avoir encore plus d’échanges avec les Brésiliens. C’est d’ailleurs ce que pense l’ambassadrice du Brésil au Burkina Faso, Ellen Barros. Cette initiative, à l’entendre est à encourager, c’est le symbole d’un lien important qui se renforce grâce à la culture. « J’espère que maintenant la coopération entre les institutions du Burkina et du Brésil puissent apporter des fruits », a-t-elle espérée.
S’il est évident que la culture est un levier de développement et un tremplin de cohésion sociale, a déclaré Valérie Kaboré, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), il est « indéniable que les musées restent les lieux par excellence de sauvegarde et de diffusion de notre patrimoine culturel ». C’est à ce juste titre qu’elle salue l’engagement de la Fondation Pierre Verger qui a décidé de rétrocéder au Burkina Faso un pan de son histoire dont ces images réalisées en février 1936. La ministre estime donc que ces œuvres photographiques « feront redécouvrir à la population burkinabè la vie socioculturelle de nos grands-parents et en fait de la Haute-Volta dans les années 30 ».
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré