Culture et développement durable : Le pouvoir des musées
Le Conseil international des musées (ICOM) a créé la Journée internationale des musées en 1977. Il regroupe plus de 148 pays dans le monde. Son objectif : sensibiliser le public au rôle des musées dans le développement de la société.
Selon cette organisation, les musées ont le pouvoir de transformer le monde qui nous entoure. C’est sans doute, convaincu du grand potentiel de ces institutions à apporter des changements positifs dans leurs communautés respectives que l’ICOM a placé, le 18 mai 2022, la Journée internationale des musées sous le thème : « Le pouvoir des musées ».
Lieux de découvertes incomparables, sans conteste, les musées nous renseignent sur notre passé et ouvrent notre esprit à de nouvelles idées. Il s’agit de deux étapes essentielles pour construire un avenir meilleur.
« Les musées, en effet, constituent de puissants canaux sociaux, capables d’impulser des dynamiques et des comportements nouveaux, à travers une transformation profonde des mentalités, des habitudes et des pratiques. Ils demeurent des instruments incontournables pour le renforcement des communautés, des supports efficaces de sensibilisation des publics aux enjeux du développement durable mais également des plateformes innovantes d’expression, et de créativité pour l’ensemble des communautés », avait déclaré la ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Valérie Kaboré, dans son message, le 18 mai dernier, à l’occasion de la 45e Journée internationale des musées. Elle avait, de ce fait, exhorté l’ensemble de la communauté muséale nationale à davantage d’abnégation, de créativité, de passion pour explorer et libérer le pouvoir des musées au profit de la société burkinabè.
Mais, au-delà de ces déclarations ou ces vœux pieux de bonnes intentions, la ministre a cependant relevé, en toute honnêteté, que les musées ont un vaste potentiel qui reste pourtant méconnu du public. Et c’est ici que se situe en réalité le vrai problème.
Les musées ont beau être décrits comme étant « de puissants canaux sociaux » ou « des instruments incontournables » pour nous transformer, ils ne valent que par leur capacité à drainer du monde, c’est-à-dire des visiteurs.
On aura beau disposer de musées ultra-modernes à même de rivaliser avec de grands musées tels le Louvre (Paris), ils ne peuvent avoir d’impact sur le devenir de notre société si personne ne s’y intéresse.
La fréquentation en masse des musées traduit logiquement un intérêt quelconque certes, mais, ce n’est pas le musée qui a le pouvoir de transformer l’Homme, c’est plutôt l’Homme qui a ce pouvoir de transformer le musée ou plus exactement de lui conférer son pouvoir de transformation.
Il faut nécessairement et impérativement bâtir une éducation nationale formelle et/ou non formelle qui va puiser sa sève nourricière au pied des symboliques et dynamiques socioculturelles.
Alors, une implication au plus haut sommet de l’Etat s’avère capital pour le changement de paradigme. En y procédant de cette manière, le pouvoir de transformation de nos musées sur la société s’imposera tout naturellement.
C’est pourquoi, au-delà du discours politiques, l’ICOM, les autorités politiques doivent en réalité agir. Il est clair que la lutte sera ardue au regard de la très faible culture du musée qui caractérise les Africains en général et les Burkinabè en particulier. En d’autres termes, il s’agit d’une lutte de longue haleine, mais le jeu en vaut la chandelle.
La Rédaction