Scénariste/Réalisateur de cinéma : Gaston Kaboré pour la spécialisation des deux métiers

Scénariste/Réalisateur de cinéma : Gaston Kaboré pour la spécialisation des deux métiers

L’Association Institut Imagine, a initié à Ouagadougou une formation des professionnels de métier en écriture de scénarios de fiction et en réalisation de films cinématographiques de long métrage, de juin 2021 à février 2022.  Le projet a été financé à hauteur de 22 797 252 FCFA par le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) et l’Union Européenne dans le cadre du Programme d’Appui aux Industries Créatives et à la Gouvernance de la Culture (PAIC-GC).

En plein tournage du film « L’innocence », Gaston Kaboré a reçu une équipe du FDCT qui était venue s’imprégner de l’état d’avancement du projet

Bénéficiaire du 1er appel à projets du Programme d’Appui aux Industries Créatives et à la Gouvernance de la Culture (PAIC-GC), l’Association Institut Imagine entend insuffler une nouvelle dynamique dans le 7e art burkinabè à travers la spécialisation du métier de scénariste et celui de la réalisation de film. Grâce au financement du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) et de l’Union Européenne (UE), elle a pu mettre en œuvre un projet de formation des professionnels de métier en écriture de scénarios de fiction et en réalisation de films cinématographiques de long métrage. Il s’agit d’un projet de renforcement de capacité au profit de 14 auteurs et 23 réalisateurs et techniciens de cinéma.

« Dans le contexte de la cinématographie, pas seulement au Burkina Faso mais aussi dans la plupart des pays africains, les réalisateurs sont la plupart du temps, en même temps les scénaristes de leurs œuvres, parce que tout simplement ce métier de scénariste n’existe pas. Et comme c’est du cinéma d’auteur qui se développe, cela a des avantages, des atouts et également des limites », a avancé le Président de l’Association Institut Imagine, Gaston Kaboré. Selon lui, quand un réalisateur s’engage dans l’écriture de son propre scénario, il n’a plus le temps pour se consacrer à autre chose. Une fois qu’il a fini le scénario et qu’il a eu du fonds pour réaliser son film, il est de nouveau occupé pendant des mois pour la réalisation. Cette façon de procéder peut occuper pendant longtemps un scénariste-réalisateur. « L’avantage de notre projet est de soutenir la spécialisation des gens. Il faut des gens qui écrivent des scénarios les plus singuliers possibles pour que des réalisateurs puissent bénéficier de ces compétences et réaliser des films qui sont écrits par d’autres », a expliqué l’Etalon d’or de Yennenga du FESPACO 1997. Autrement dit, le projet encourage la dynamique d’un cinéma où des gens ont pour métier d’écrire des scénarios et des gens dont le métier aussi est de réaliser des films.

Le FDCT dans sa mission de suivi évaluation des projet est allé constater l’évolution du projet à l’Institut Imagine

Les participants ont été documentés et outillés en techniques et autres astuces d’écriture de scénario et de réalisation de film. A en croire l’écrivaine chevronnée, Monique Ilboudo, stagiaire scénariste, apprendre à écrire aux côtés de Gaston Kaboré était sa première motivation. « J’écris des romans, des nouvelles, mais ce n’est pas la même technique… Je me suis dit que si j’apprends à écrire un scénario cela pourrait servir », a-t-elle confié. Et d’affirmer « j’ai vraiment appris concrètement sur comment on peut découper les scènes, comment on peut les écrire, etc. C’était très pratique ».

Evariste Pooda était stagiaire en réalisation pendant la formation. Bien qu’il soit diplômé de l’école supérieure d’étude cinématographique de Paris, option réalisation, et aujourd’hui enseignant à l’Institut Supérieur de l’Image et de Son-Studio Ecole (ISIS-SE), ce doctorant, en toute humilité est reparti à l’école de Gaston Kaboré. « Je viens d’une école de cinéma certes, mais il faut saisir de telles opportunités pour pratiquer. Dans les écoles de cinéma vous n’avez pas la même disponibilité des enseignants. Mais à travers cette formation, on a quelqu’un qui a une expérience énorme qui connaît le cinéma africain dont je suis, qui connaît toutes les difficultés et qui peut nous faire avancer dans la manière de penser, de concevoir  nos projets de film, etc. C’était une opportunité énorme », a témoigné M. Pooda qui fut aussi Directeur général du cinéma et de l’audiovisuel (DGCA) du ministère en charge de la culture.

Moussa Sanou, stagiaire en écriture de scénario, est pourtant un dramaturge qui veut aborder le métier de scénariste de film

Au terme de la formation, cinq scénarios ont été sélectionnés parmi les auteurs stagiaires pour être réalisés par cinq stagiaires en réalisation. Il s’agit des courts métrages « Alliance interdite » écrit par Justin Drabo et réalisé par Delphine Yerbanga ; « Rédemption nocturne » écrit par Mamadou Tindano et réalisé par Nikièma Boureima ; « Tendre Rose » écrit par Léon Kaboré et réalisé par Laurentine Bayala, entre autres. « Vous voyez qu’aucun n’est à la fois auteur et réalisateur. On voulait bien montrer que ce sont des métiers différents et que plus on a des gens spécialisés dans chacun de ces deux métiers, mieux on atteindra des résultats », a soutenu Gaston Kaboré.

« L’innocence » est un court métrage de 6 à 10 minutes. Il a été écrit par Wendyam Monique Sawadogo, mais réalisé par Ouédraogo Thomas Hénoc dit OTH dans le cadre du projet. Belle complicité dès l’entame de l’exercice car le réalisateur a affirmé n’avoir pas eu de difficultés à réaliser le scénario de son binôme. « L’histoire me plaisait énormément. On a eu à travailler plusieurs fois, il n’y a vraiment pas eu de couac entre elle et moi. Elle était ouverte à toute sorte de proposition et moi également. Elle n’est pas réalisatrice, mais pendant la réalisation, elle venait me souffler certaines idées à l’oreille. Il y avait une complicité », a laissé entendre OTH.

A la date du 17 février 2022, Gaston Kaboré parle d’un taux de réalisation du projet de 400%. « On a fait bien plus que ce qu’on pouvait espérer avec le budget qui était donné. Et pourquoi je dis 400% ? Cela vient de la motivation et de l’engagement de chacun des bénéficiaires qui a suivi le stage », a-t-il informé.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré

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