« Etranges étrangers » suivi de « Des Mots d’incendie » : Une édition posthume en hommage à Jean-Pierre Guingané
Deux textes dramaturgiques du Professeur Jean-Pierre Guingané, homme de théâtre burkinabè décédé le 23 janvier 2011, viennent d’être édités à titre posthume grâce à l'appel à tapuscrits du Fonds d'appui exceptionnel du gouvernement burkinabè aux acteurs culturels. Il s’agit des pièces « Etranges étrangers » et « Des Mots d’incendie ». A l’occasion du 11e anniversaire du décès du fondateur de l’Espace culturel Gambidi, ses héritiers ont organisé le 23 janvier 2022 à Ouagadougou, une dédicace pour présenter officiellement l’ouvrage intitulé « Etranges étrangers » suivi de « Des Mots d’incendie ».
Daogo Jean-Pierre Guingané fut un professeur titulaire d’arts dramatiques et de politiques culturelles. Il a enseigné à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Aussi, metteur en scène, fondateur du Théâtre de la Fraternité et de l’Espace culturel Gambidi, il avait consacré sa vie au 6e art. Pendant son parcours académique et théâtral, il a écrit des textes et créé des pièces qui ont tournées. En tirant sa révérence le 23 janvier 2011, ses collaborateurs ou disons, ses fidèles héritiers ont décidé d’éditer à titre posthume, certaines de ses œuvres théâtrales sur la trentaine qu’il a écrites et mises en scène entre 1984 et 2011.
Le premier texte « Etranges étrangers » date de 2006. Selon le conférencier, Docteur Hamadou Mandé, Directeur de l’Ecole Supérieur de Théâtre Jean-Pierre Guingané (ESTJPG), c’est tout à fait judicieux de mettre à disposition les œuvres de son mentor afin que les uns et les autres puissent s’en procurer et en découvrir davantage. De ses explications, « Etranges étrangers » a été écrite dans un contexte international animé par les débats sur l’immigration, à un moment où les langues se déliaient. La thématique est toujours d’actualité dans les discours politiques en Europe surtout. La pièce fait découvrir le regard de Jean-Pierre Guingané sur l’immigration.
Le second texte « Des Mots d’incendie », a été écrit en décembre 2000 où l’affaire du célèbre journaliste, Norbert Zongo défrayait la chronique. C’était dans un contexte national marqué par les revendications de liberté politique et de justice à la suite de l’assassinat du journaliste, Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune à Sapouy. « Cette pièce a été en partie inspirée par le centre de Presse Norbert Zongo et un certain nombre d’acteurs qui ont demandé au professeur Jean-Pierre Guingané de pouvoir mettre à leur disposition une pièce », a confié le Docteur Hamadou Mandé. Mais, a-t-il précisé, sans traiter le cas spécifique de Norbert Zongo, la pièce « Des Mots d’incendie », évoque un parcours sur la liberté d’expression et surtout la liberté de presse.
L’ouvrage comportant ces deux pièces dramaturgiques, à en croire le Docteur Mandé, s’inscrit donc dans un programme d’édition et de réédition qui vise à mettre à la disposition du public une large production de Jean-Pierre Guingané. Le choix de ces deux pièces n’est pas fortuit. Selon fils Guingané, Kira Claude, co-conférencier avec le Docteur Mandé, c’est au regard de l’actualité et la qualité esthétique de « Etranges étrangers » et de « Des Mots d’incendie » qu’ils ont souscrit les deux textes parmi tant d’autres.
« Etranges étrangers » suivi de « Des Mots d’incendie » est un recueil de 140 pages. Il est édité par les Editions Découvertes du Burkina, grâce au financement du Fonds d’appui exceptionnel du gouvernement burkinabè aux acteurs culturels à travers un appel à tapuscrits. L’ouvrage coûte 3000 FCFA en librairie et pendant la dédicace à l’Espace culturel Gambidi, le public a été gratifié de lecture de texte de quelques passages par la 5e et 6e promotion de l’ESTJPG.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré