Rattachement du ministère de la Culture à la Communication : Réactions des acteurs culturels
Le département de la culture continue de subir de fortunes diverses. Depuis 1971 il s’est vu rattacher successivement à plusieurs ministères à savoir l’éducation, le sport, la jeunesse, la communication entre autres. Et ce n’est qu'en 1985, sous la révolution qu’il s’est érigé en un département ministériel plein. En effet, face à la crise sécuritaire dégradante, le président du Fado, Roch Kaboré avait annoncé des mesures fortes dont le resserrement du gouvernement. D’une trentaine de ministres, le nombre a été réduit à 26. Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme est de nouveau rattaché au ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement. On parlera désormais du ministère de la Communication, des Relations avec le Parlement, de la Culture, des Arts et du Tourisme, dont la gestion incombe à Ousseni Tamboura. Nous sommes allés à le rencontre de quelques acteurs culturels afin de recueillir leurs avis par rapport à cette nouvelle donne.
« Bien avant, ces deux ministères étaient fusionnés avant d’être séparés. Mais je pense que c’est bien de les rattacher à nouveau. Ça sera dans le bon sens du budget de l’Etat, car avec cette fusion, il n’y aura plus deux budgets. Je pense que c’est bien que ça soit ainsi », Amidou Compaoré, gestionnaire du répertoire au BBDA.
« Cette fusion dépend de son capitaine. Tout dépend de comment il va manœuvrer. Parce que ce n’était pas, pour rien qu’ils étaient séparés. C’était pour avoir une meilleure vision des choses, et aussi un meilleur travail. Maintenant, si pour des problèmes de budgets on arrive à les mettre ensemble,…bon. Il y aura un impact négatif sur notre travail. Parce que le nouveau ministre a beau être fort, c’est quand même deux ministères fusionnés. Il ne faut pas qu’on se flatte. Ce sont deux ministères qui ont pris du volume, qui ont pris aussi du personnel, qui ont des visions. Du coup, j’ai peur qu’on n’essaie pas de ralentir un p’tit peu les différents projets. Sinon, pour le ministre, je pense qu’il sera en mesure de pouvoir gérer. Mais, est-ce que réellement sur le terrain ça va être bénéfique pour les acteurs concernés ? Je parle surtout de la culture, parce que lui, il était au niveau de la communication. On lui ajoute la culture, qui est quand même un domaine assez vaste et qui n’est pas facile à gérer. Il faut le reconnaitre, nous les hommes de la culture, on n’est pas facile. J’ai des inquiétudes. Mais on va attendre de voir comme l’a dit le chef de l’Etat, le maçon est là, on verra comment va être le mur ? », Rakis Rodrigue Kabore, comédien, réalisateur et Directeur du Ciné Neerwaya.
« Ce n’est pas normal de rattacher notre ministère à celui de la communication. Nous sommes des artistes à part. Parce que quand on dit ministère de la Culture, il y a les artistes, les cinéastes, les écrivains, c’est un grand ministère. Si une seule personne va gérer tout ça, c’est du travail, ce n’est pas du jeu. C’est-à-dire qu’elle ne pourra pas gagner du temps pour se concentrer sur les deux domaines, à savoir la culture et la communication. C’est très difficile. Vraiment si le président peut nous aider et trouver un ministre pour nous, il n’y a pas de problème. Sinon, fusionner culture et communication, c’est trop. Le seul ministre n’aura pas assez de temps pour s’occuper des deux départements. Parce qu’on dit gouvernement sérieux, donc il faut forcement qu’on trouve quelqu’un qui est sur le lieu immédiatement au lieu d’envoyer des représentants. Il faut trouver un ministre pour les artistes-musiciens », Macambo Maïga, artiste-musicien
« Je trouve que cela est une très belle initiative. Nous souhaitons juste une solution pacifique pour que ce combat soit un véritable combat. Ce n’est pas un problème de voir ces deux ministères ensemble, nous voulons juste un travail véritable qui pourra faire avancer notre culture. Sinon que je ne trouve pas un problème en cela. Mon souci est qu’il travaille », Wimty Black, artiste-musicien
Ahoua KIENDREBEOGO (stagiaire)