« Beoogneere, l’espoir de la Savane » : La diffusion-théâtre se poursuit pendant un mois

« Beoogneere, l’espoir de la Savane » : La diffusion-théâtre se poursuit pendant un mois

Dans la soirée du 20 novembre 2021, à Grâce Théâtre, à Ouagadougou, la Compagnie Arts en Intersection en collaboration avec l’Institut Imagine, a procédé à la restitution de la création « Beoogneere, l’espoir de la Savane », dans le cadre du projet « Horizon Théâtre Cinéma ». C’est visiblement un public à la fois jeune et adulte qui a découvert cette pièce théâtrale qui tente de réhabiliter les imaginaires en faisant dialoguer plusieurs disciplines artistiques sur la scène. 

L’exposé du projet après le spectacle servi

« Beoogneere, l’espoir de la Savane » est une pièce théâtrale créée dans le cadre du projet « Horizon Théâtre Cinéma », coopté par la Compagnie Arts en Intersection en collaboration avec l’Institut Imagine. Depuis le 14 septembre 2021, plus d’une vingtaine d’acteurs sont rentrés en résidence de création pour deux mois. Le spectacle d’1 heure 30 minutes qui a été présenté à l’espace Grâce Théâtre était donc la restitution de fin de création de ladite pièce.

Paul Z. Zoungrana

Le projet « Horizon Théâtre Cinéma », selon le Directeur de la Compagnie Arts en Intersection, Paul Pingdwendé Zoungrana vise « à réhabiliter nos imaginaires, raconter nos contes, nos mythes et nos légendes à nos enfants ». De son explication, tous les enfants du Burkina Faso, qu’ils soient scolarisés ou non, méritent d’avoir accès à leur culture. Si pour lui, l’accent est mis sur le jeune public, c’est parce que simplement, les enfants sont l’avenir. « Nous sommes peut-être une société en déliquescence et on sait tous que c’est la perte des valeurs. Quand vous constatez, nous continuons à éduquer nos enfants qui seront des étrangers dans leur propre pays. Peu d’enfants arrivent à parler leur propre langue. Du coup, on fabrique des complexés et après on entend : aimons notre culture. Nous pensons que c’est à la base qu’il faut soigner tout cela, c’est à la base qu’on doit former des hommes, de véritables citoyens », a confié M. Zoungrana. L’objectif de son projet est déjà atteint, avoue-t-il, il ne reste qu’à trouver d’autres financements pour la suite des épisodes.

Les spectateurs ont pu découvrir dans ce spectacle vivant, plusieurs arts en dialogue. Il s’agit d’une pièce de théâtre sur fond de danse, de musique live, de marionnette, de chant, de conte et d’art plastique.

En effet, la pièce « Beoogneere, l’espoir de la Savane », nous transporte dans un village ou les habitants sont au bout du rouleau. La situation dégradée et dégradante par l’envahissement des forces du mal contraint une action de résistance et de résilience. C’est ainsi que les sages du village consultent la voyante, disons la « vieille sorcière » pour trouver des solutions au mal. Un enfant de 7 ans, Beoogneere s’est proposé volontaire, dans un élan patriotique pour sortir son village du gouffre. Sa mission était de ramener des objets précieux qui se révélaient plutôt être abstraits. L’aventure de Beoogneere, devenu l’espoir de la Savane, se reposait sur une succession de symbolique et des valeurs auxquelles on n’y accordait pas tellement d’importance dans la société. Ce sont entre autres le pardon, la tolérance qui sont considérés comme des symboles du vivre ensemble, de la cohésion sociale, de la paix, etc.

Armelle Kobena, spectatrice a apprécié la pièce qui tend à prôner de nouveaux imaginaires fondés sur des valeurs africaines

Le spectacle d’1 heure 30 est épisodique. Chacun des trois 3 épisodes proposés dure 30 minutes avec des transitions de musique jouée et chantée en live comme le générique du début. La pièce n’a laissée aucune personne indifférente. C’est le cas d’Armelle Kobena, spectatrice. « La bonne substance que je tire de cette pièce, c’est que nous en tant qu’Africains, avons une grande richesse, mais nous n’arrivons pas à l’exploiter comme il le faut. Force est de constater que pendant ce spectacle il y avait des Européens qui étaient pratiquement ébahis de découvrir ces valeurs africaines mises en exergue dans la pièce. Ce qui m’a vraiment marquée c’est que la représentation vient interpeller surtout les enfants sur la nécessité de se développer avec notre propre identité », a-t-elle indiqué.

A entendre l’Etalon d’or de Yennenga au FESPACO 97, Gaston Kaboré, Directeur de l’Institut Imagine, le spectacle « Beoogneere, l’espoir de la Savane », est un projet noble. Et lorsque Paul P. Zoungrana est venu lui exposer son idée, il a vite adhéré. L’objectif aussi dit-il, est qu’à partir du théâtre on puisse entrer dans la production d’épisodes de dessin animé.

La pièce vivante sera diffusée pendant un mois à Grâce Théâtre, dans des sites de déplacés, dans des sièges d’association d’enfants en situation de handicap, etc. Quant aux diffusions cinématographiques du spectacle, capté par les techniciens de l’Institut Imagine, elles débuteront à partir de mars 2022.

Ces trois premiers épisodes sont cofinancés par  le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) et l’Union Européenne dans le cadre du Programme d’Appui aux Industries Créatives et à la Gouvernance de la Culture (PAIC-GC). Atta David Kobena, chargé de suivi évaluation du FDCT a salué la vision du projet « Horizon Théâtre Cinéma ». Il n’est donc pas exclu selon lui que le même projet bénéficie un autre financement pour trois autres épisodes, s’il remplit toutes les conditions d’éligibilité lors des prochains appels à projets.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré   

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