RIPO 2021: Des exposants étrangers parlent de leurs œuvres

RIPO 2021: Des exposants étrangers parlent de leurs œuvres

Les organisateurs de la 4e édition des Rencontres Internationales de Peinture de Ouagadougou (RIPO), ont invité la presse, le 8 novembre 2021 au Centre culturel Naanego, à visiter quelques œuvres artistiques. Nous sommes alors allés à la rencontre de certains exposants pour découvrir non seulement leurs œuvres mais aussi comprendre leurs démarches.

Selon Prosper Kiendrebeogo, Régisseur général des Rencontres Internationales de Peinture de Ouagadougou (RIPO), 30 artistes provenant de 16 pays ont été retenus à travers les critères de la sincérité, la démarche artistique, la qualité du travail, les différentes thématiques, etc. Finalement, ce sont 28 artistes qui ont exposé plus d’une cinquantaine d’œuvres. Les journalistes ont alors été invités dans le site du Centre culturel Naanego pour témoigner de la qualité des créations des participants et l’effervescence de l’art plastique dans nos contrées à travers donc ces RIPO.

Les tresses identitaires maliennes

Habibatou Mamadou Keïta dite Yaye du Mali

Habibatou Mamadou Keïta dite Yaye nous vient du Mali. Artiste-plasticienne, elle expose deux œuvres comme tous les autres participants. Elle travaille sur les coiffures traditionnelles notamment les techniques de réalisation de tresses. « Les coiffures traditionnelles du Mali ont tendance à disparaître sous l’effet du modernisme. J’ai jugé nécessaire de travailler sur les tresses pour sensibiliser les jeunes à revisiter le passé. Parce que, ces coiffures ont toujours une signification. Chaque culture était identifiée par une coiffure bien précise. Elle désignait l’origine et l’âge de celle qui la porte  », a expliqué la Malienne. Son premier tableau exprime une parturiente, identifiable à travers juste ses tresses, tandis que le second tableau dévisage une demoiselle qui n’est pas encore excisée. C’est le type de coiffure qui permet de l’affirmer.

L’Homme et le cosmos

Silveira Da du Bénin

Chez Silveira Da, la créativité met l’accent sur la communion entre le cosmos et l’homme. « Je considère qu’en tant qu’être humain, le soleil se lève et nous réchauffe. Si on a besoin de l’air pour respirer, si on a besoin de la terre pour marcher, c’est qu’il y a une interaction quelque part. Quelle est l’influence de l’une ou de l’autre partie ? Comment cela participe à notre évolution ? Comment nous en tant qu’êtres humains nous œuvrons à établir un équilibre ? C’est sur ces questionnements que je travaille mes oeuvres », a indiqué l’artiste béninoise. Sur ses tableaux, on aperçoit des lignes vibratoires sous forme humaine qui traduisent selon elle, les émotions humaines, le ressenti de l’Homme, etc.

Passé, présent et futur

Amy Celestina Ndione du Sénégal

Nous avons abordé cette fois-ci les œuvres d’Amy Celestina Ndione. Elle est venue du Sénégal dans le cadre des RIPO. Elle a présenté un triptyque qui est une série de trois œuvres, inspiré du livre « Le pouvoir du moment présent », dit-elle. « On est tellement tiraillé entre le passé, le présent et le futur. Si ce n’est pas le regret du passé c’est l’avenir qui nous inquiète et on a du mal à être dans le moment présent », a confié la jeune sénégalaise. Sa création met en exergue le sablier qui situe le temps. Elle utilise la couture, le collage, les fils, le grillage pour représenter son imaginaire.

Le journal du pays, RDC

Cédrick Sungo de la RDC

La République Démocratique du Congo (RDC) est aussi présente à cette 4e édition des RIPO à travers son artiste, Cédrick Sungo. Son œuvre s’intitule « Le journal du pays ». « Je fais un travail de mémoire où je collecte des informations. Au-delà de ces informations, je parle plus de l’histoire de mon pays ». En fait, à travers son œuvre, on constate qu’il récupère des aluminiums imprimés qu’il découpe pour créer des nattes. A l’intérieur donc de ces nattes, il place des informations. Ses œuvres sont si singulières et se démarquent des tableaux peints.

Plusieurs autres œuvres sont exposées, toujours avec des allures différentes. Les visites se poursuivent jusqu’au 14 novembre prochain au Centre culturel Naanego.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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