Education artistique : Sydyr et ses collaborateurs dans les camps de réfugiés
« Suuduu Fina » est un projet qui s’investit dans l’éveil artistique des enfants en situation de déplacés. C’est une initiative de l’Association Kalfa avec le soutien du Fonds Canadien d’Initiative Locale (FCIL). Le projet consiste à animer des ateliers dans trois (3) sites de déplacés à Ouagadougou et à Kaya. Démarré le 6 octobre 2021, nous avons rencontré, ce 27 octobre 2021 à Ouagadougou, Omar Dao dit Sydyr, Président de l’Association Kalfa et Teehl Loé Konaté, Administrateur du projet « Suuduu Fina » alors qu'ils se rendaient à Kaya. Nos échanges dans les locaux de Kulture Kibaré ont porté sur leur noble initiative.
La situation sécuritaire au Burkina Faso est dégradante. Les attaques perpétrées par les forces du mal ont contraint certains habitants à abandonner leurs terres pour se réfugier dans des sites d’accueil. On parle de plus en plus de déplacés internes concentrés dans des camps de réfugiés. La vie de ces infortunés préoccupe chaque Burkinabè. C’est dans un tel contexte que le talentueux artiste-chanteur, Omar Dao plus connu sous le sobriquet, Sydyr, à travers son Association Kalfa mène des activités artistiques pour accompagner ces personnes en situation difficile. Sa cible, les plus jeunes.
L’idée du projet « Suuduu Fina » est selon l’Administrateur, Teehl Loé Konaté de faire en sorte que les activités artistiques puissent favoriser une meilleure assimilation de la pédagogie scolaire à travers les ateliers de l’Association Kalfa. Autrement dit, c’est utiliser le canal artistique pour « resocialiser » ces enfants dans les camps de réfugiés.
Le projet « Suuduu Fina » procède par une série coordonnée de trois catégorie d’ateliers (dessin, percussion et danse) dans les trois sites suivants : Pazanni (Ouagadougou), Louda et Bisnogo (Kaya). Chaque semaine, deux formateurs professionnels interviennent les mercredis et samedis soirs pour animer les ateliers avec les enfants, entre 15 heures et 17 heures. « Pendant l’atelier de dessin, par exemple, un formateur apprend aux enfants le tracé de forme qui leur permet d’exprimer tout ce qu’ils ont comme idée, toute leur envie de créer des choses », a confié M. Konaté. Quant à l’atelier de percussion, il consiste à initier les enfants à la percussion. A entendre toujours l’Administrateur du projet, plus d’une quarantaine d’instruments pour le besoin des ateliers ont déjà été confectionnés dont des djembé, des tamas, grâce à l’accompagnement des partenaires. Le troisième atelier s’appesantit sur la danse chorégraphique.
Chaque atelier est accompagné d’un repas pour tous les enfants, participants ou non. « A la base, c’était uniquement pour ceux qui font les ateliers, mais nous sommes arrivés à prendre en compte ceux qui viennent suivre les ateliers sans être participants », a indiqué Teehl Loé Konaté.
Le projet « Suuduu Fina », de par sa vision, veut créer un espace d’éveil pour les enfants, atténuer leurs parents d’infortune à travers les activités récréatives et artistiques (qui sont en réalité une sorte de thérapie), et surtout susciter des vocations.
Les animations artistiques se poursuivent jusqu’au 20 novembre 2021. Il est prévu des spectacles de restitution à la fin des ateliers.
Le Président de l’Association Kalfa, Sydyr a invité les Burkinabè à travailler davantage, ensemble et main dans la main pour promouvoir davantage l’entraide, le vivre ensemble, la cohésion sociale, etc.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré