Clap d’ouverture du FESPACO 2021 : Du beau spectacle avant les salles obscures
Le Président du Faso, Roch Kaboré a donné le coup d’envoi de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le 16 octobre 2021. C’est un beau spectacle intitulé « Yennega Legacy » de l’international chorégraphe et metteur en scène burkinabè, Serge Aimé Coulibaly qui a installé les festivaliers et tous ceux qui ont effectué le déplacement au Palais des Sports de Ouaga 2000. Danse, musique, slam, kung-fu, acrobatie, voici les disciplines qui ont construit le show d'ouverture.
L’ouverture de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) était très riche en couleur. Depuis quelques jours, les répétitions et le décor de la cuvette du Palais des Sports de Ouaga 2000 présageaient un clap d’envoi impressionnant. Le pari de cette réussite incombait à l’international danseur et chorégraphe, Serge Aimé Coulibaly. Dans sa conception du show d’ouverture de cette biennale du cinéma africain, il voulait présenter le visage d’un Burkina Faso plus que résilient et qui refuse de sombrer malgré les clichés qu’on lui attribue. Serge Aimé aura-t-il réussi son coup ? En tout cas, il a joué ses cartes en faisant appel des iconoclastes du sport et des arts.
Le champion du monde de log lift, le burkinabè Iron Biby fait son entrée avec une jeune fille à l’épaule. Se laissant conduire par la symphonie musicale exécutée en live, sa marche triomphale vers l’horizon du bonheur est rassurante. L’homme fort donne le ton et sans transition le jeune chanteur Amzy entonne « Bienvenue à Ouaga », un de ses tubes à succès. En arrière-plan, l’agent Oyou (personnage comique) règlemente la circulation, les usagers passent et repassent dans une anarchie totale. Vélos, taxis motos, piétons ne respectent aucune signalisation routière.
En fait le chorégraphe essaie de montrer l’autre facette du Burkina Faso à travers la créativité, l’inventivité et l’excellence. « Quand on parle de nous, quand on se regarde, et on regarde nos problèmes, on les met dehors, on essaie de partager avec le public quelque chose de beau, de simple, tout cela nous revigore », a expliqué Serge Aimé Coulibaly.
Son spectacle intitulé «Yennega Legacy » monte d’un cran et marque un sursaut patriotique lorsque les rappeurs Didier Awadi et Smockey entrent en scène. Le nom du Capitaine Noël Isidore Thomas Sankara sonne dans les oreilles jusqu’à la fin de leur partition. Sur les tableaux numériques géants fixés au fond de la scène live, tous aperçoivent le regard calme du père de la révolution burkinabè. Est-ce les nouveaux regards que Thomas Sankara tente de nous persuader ? « Je peux dire que la chorégraphie et le spectacle en général, c’était de réveiller l’élan patriotique et la fierté d’être burkinabè », a confié le chorégraphe. Danseurs, acrobates, chanteurs, paroliers, chacun était à sa place.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que visiblement Serge Aimé Coulibaly a réussi son spectacle d’ouverture en dépit de tout ce qu’il a eu comme obstacles quelques jours plus tôt. Malgré la suspension des répétitions pendant quelques temps et même son scénario réprouvé, il a su représenter ce qu’il a conçu. Mieux, le chorégraphe et metteur en scène a été applaudi par le Président du Faso, Roch Kaboré ; la ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), Foniyama Elise Ilboudo/Thiombiano ; le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop ; les spectateurs de la cuvette du Palais des Sports de Ouaga 2000 et certainement le monde entier à travers le direct de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB).
«Yennega Legacy », à entendre Serge Aimé Coulibaly a mobilisé environ 160 artistes et techniciens pour ce projet d’ouverture du FESPACO. Ils viennent de la France, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Burkina Faso, etc.
Après la succession des discours officiels et l’envoi du clap d’ouverture du FESPACO 2021, la star sénégalaise Baba Maal a fait son show live.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré