Thèse doctorale sur la communication théâtrale : Mention très honorable pour Joséline Yaméogo

Thèse doctorale sur la communication théâtrale : Mention très honorable pour Joséline Yaméogo

Nongzanga Joséline Yaméogo a soutenu sa thèse de doctorat, option sémiotique et théâtre, arts et scènes, le 21 septembre 2021 par visioconférence. Son thème a porté sur l’« Esthétique et pragmatique dans la communication théâtrale : modélisation des spectacles des théâtres forum et communautaire au Burkina Faso de 2008 à 2020 ». Son travail a été jugé recevable. Mieux, il a été sanctionné d’une mention très honorable.

C’est une thèse de doctorat unique, à la fois dirigée par des enseignants de l’Université de Franche Comté, en France et les enseignants de l’Université Joseph Ki-Zerbo, au Burkina Faso. La soutenance a appliqué les principes qui régissent la soutenance d’une thèse dans les deux universités citées. C’est depuis la ville de Besançon que Nongzanga Joséline Yaméogo a présenté le résultat de sa recherche par visioconférence. Son thème a porté sur l’« Esthétique et pragmatique dans la communication théâtrale : modélisation des spectacles des théâtres forum et communautaire au Burkina Faso de 2008 à 2020 ».

C’est depuis Besançon en France que Joséline Yaméogo a présenté son travail par visioconférence

L’impétrante est partie d’un constat sur la pratique des théâtres forum et communautaire et que nous appelons couramment théâtre de la participation. Selon elle, ces types de représentations théâtrales réunissent assez de monde et permettent aux populations de se réapproprier la parole dans un contexte de crise. De plus, ces formes de théâtres favorisent la cohésion sociale et impactent la vie des spectateurs. C’est alors que des Organisations non gouvernementales (ONG), des organismes internationaux, des institutions religieuses, des structures étatiques, etc. font recours à un tel moyen de communication sociale. Curieuse, l’étudiante de l’Ecole Doctorale, Lettres, Sciences Humaines et Communications (ED/LESHCO), a voulu appréhender cette forme de communication théâtrale et son mode de fonctionnement qui suscitent autant d’engouement et d’intérêt. Il s’est agi spécifiquement pour elle, d’étudier la force de la persuasion des représentations des théâtres de la participation à travers surtout les techniques esthétiques d’encodage et les mécanismes pragmatiques de réception.

Le jury de Ouagadougou interagissant avec l’impétrante et le jury de l’Université Franche Comté de Besançon

Selon le co-directeur de la thèse, le Professeur titulaire de sémiotique à l’Université Joseph Ki-Zerbo, Joseph Paré, l’approche de l’impétrante est « un travail de déconstruction du théâtre classique pour montrer qu’en faisant recours à l’esthétique traditionnelle, nous pouvons mettre en œuvre de nouvelles formes théâtrales qui permettent aux populations de pouvoir participer au développement de leur communauté ». Il estime que c’est un travail bien élaboré qui ouvre la voie à des réflexions beaucoup plus approfondies sur la mise en œuvre de nouvelles esthétiques au niveau de la création théâtrale.

De l’appréciation du Président du jury, le Professeur titulaire de Sciences du langage, Yves Dakouo, le thème traité est original. « On dit toujours que le Burkina Faso est un pays de théâtre et que le théâtre d’intervention social est l’un des théâtres majeurs dans notre pays. Donc, il était tout à fait justifié qu’une étude de niveau doctoral puisse examiner les modalités de fonctionnement, les modalités de créativité de ce type de théâtre dans notre pays », a-t-il soutenu. Et c’est justement ce qu’a fait l’impétrante en se fondant d’une observation sur douze (12) ans, pour voir comment fonctionne les différentes troupes qui travaillent dans le domaine du théâtre d’intervention sociale. Nongzanga Joséline Yaméogo s’est alors penchée sur des troupes suffisamment représentatives au Burkina Faso que sont la troupe de l’Atelier Théâtre Burkinabè (ATB) et la troupe Bienvenue-Théâtre Bazèga (BTB).

Cette thèse cotutelle a réuni un jury de trois Burkinabè composé du Professeur titulaire Yves Dakouo ; du Maître de conférence Hamadou Mandé ; du Professeur titulaire Joseph Paré et d’un Maître de conférence ivoirien Banhouman Kamaté.  Du côté de la France, le jury était constitué du Professeur des Universités en arts de la scène Guy Freixe ; de Christine Douxami (co-directrice de la thèse) intervenant également en arts de la scène ; de la chargée de recherche à l’institut de recherche pour le Développement, Alice Degorce et de la Professeur titulaire en arts de la scène, Pereira Bezerra.

Les jurys ont décidé à l’unanimité, pour la pertinence de la recherche et le travail bien élaboré, d’élever Nongzanga Joséline Yaméogo au grade de Docteure de l’Université de Franche Comté de Besançon et aussi de l’Université Joseph Ki-Zerbo. C’est dire donc que notre impétrante bénéficie de deux doctorats de ces deux universités susmentionnées. Et sa thèse s’inscrit dans un double cursus : sémiotique et théâtre.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré         

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