Zoom sur les bases de données du BBDA : Eclairage avec la Directrice de la documentation générale

Zoom sur les bases de données du BBDA : Eclairage avec la Directrice de la documentation générale

Le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) est chargé de la gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins au Burkina Faso. Créé depuis 1985, cet établissement public de l’Etat à caractère professionnel, enregistre à ce jour, plus de 9600 créateurs membres. Ce sont des milliers et des milliers de données que gère cette institution. Pour mieux comprendre la gestion des bases de données pour les titulaires de droit et leurs œuvres, nous avons entrepris de rencontrer la Directrice de la Documentation Générale (DDG), Delphine Somé. Sa direction est considérée comme la porte d’entrée du BBDA, car elle s’occupe des conditions d’adhésion et de déclarations des œuvres au titre du droit d’auteur et des droits voisins mais également de l’archivage des données. Dans cette interview réalisée dans son bureau, le 19 mars 2021, elle nous a éclairés essentiellement sur les bases de données du BBDA.

Kulture Kibaré (K.K) : Qu’est-ce qu’une base de données pour les titulaires de droit et leurs œuvres ?

Directrice de la Documentation Générale (D.D.G) : Une base de données, ce sont les renseignements concernant les titulaires de droits et les informations liées aux œuvres des titulaires de droits. C’est ce que nous appelons globalement les bases de données. Lors des adhésions et des déclarations, il y a un certain nombre d’informations que nous pouvons aussi appeler données, que nous recueillons à travers des bulletins et des documents. Après, nous traitons pour constituer les bases de données des membres et des œuvres.

K.K : Comment ces bases de données sont-elles constituées ?

D.D.G : C’est à travers essentiellement des logiciels que nous constituons les bases de données. Au niveau de chaque catégorie de droits, il y a des logiciels. Nous en avons près de cinq ou six, si je ne me trompe pas. Nous avons un logiciel qui nous permet de constituer les données au niveau de la musique, de la littérature, des arts graphiques et plastiques, les œuvres littéraires, les œuvres audiovisuelles et les œuvres dramatiques. Ces logiciels nous permettent de constituer ces données que nous recueillons.

K.K : Qui parle de bases de données pour les titulaires de droit et leurs œuvres, parle souvent de confidentialité. Alors, qui en a accès et qui n’en est pas autorisé?

D.D.G : Pour l’instant, c’est le personnel du BBDA qui a accès à ces bases de données. C’est interne. C’est les informaticiens qui donnent ces accès au personnel. Les bases de données que le BBDA constitue sur les membres et sur les œuvres, c’est le personnel qui a accès. Mais à tous les niveaux, tout le monde n’a pas accès. Les accès, les informaticiens les donnent selon vos tâches.

Selon la DDG, Delphine Somé sa direction compte 11 agents   

K.K : Pour les créateurs dubitatifs, comment vous les rassurez que votre dispositif de sécurité est fiable et efficace ?

D.D.G : La première des choses, nous leur disons que c’est des Hommes qui renseignent ces bases de données. Mais le traitement qui est fait sur ces données, c’est de l’informatique. Nous enregistrons, le logiciel prend le relais pour traiter. Je vais citer par exemple les coefficients où ça fait des gorges chaudes. Dès la déclaration et l’adhésion, c’est les renseignements recueillis à travers le bulletin de déclaration et d’adhésion que nous enregistrons dans la base de données. C’est ces informations enregistrées que le logiciel prend le relais pour traiter et affecter le coefficient. Par exemple, si vous venez citer les instruments que vous avez utilisés pour composer votre musique, c’est vous qui l’avez dit sur le bulletin et nous enregistrons dans la base. Et c’est sur cette base, le logiciel affecte le coefficient, puisqu’il est déjà paramétré. Il y a des paramètres préétablis dans les logiciels sur la base du règlement de répartition et du règlement général. Maintenant, c’est à travers les informations que vous allez fournir que nous enregistrons. Là, le logiciel traite et il affecte le coefficient. Ce n’est donc pas quelqu’un qui affecte. Parce que si tu n’as pas dit que sur ta musique, il y a une guitare, nous ne mettrons pas la guitare. Si tu n’as pas dit qu’il y a une calebasse, nous ne mettrons pas la calebasse. Si tu viens dire qu’il y a ces instruments, on introduit et puis il affecte le coefficient. C’est peut-être à ce niveau que certains disent qu’on choisit les gens pour affecter les coefficients. En cas de contrôle si tu as introduit des fausses informations qui ne ressortent pas sur le bulletin, on peut te licencier.

K.K : Nous sommes à l’ère du numérique. Est-ce que vos outils sont-ils adaptés pour mieux vous faciliter le travail ?

D.D.G : C’est vrai qu’à l’ère du numérique, il y a des évolutions. Souvent, il y a des insuffisances. Mais actuellement le BBDA fait des efforts pour pallier à certaines insuffisances à travers le travail que nos informaticiens font à l’interne. S’il y a lieu, on peut faire appel à d’autres personnes externes pour nous aider avec nos bases de données. Sinon actuellement, ce n’est pas qu’il n’y a pas de difficultés, mais si ces difficultés parviennent, on arrive à les résoudre un tant soit peu.

K.K : Quelles sont les véritables difficultés auxquelles vous faites face dans la gestion de bases de données pour les titulaires de droit et leurs œuvres, au BBDA ?

D.D.G : Les vraies difficultés, c’est vraiment l’accès à internet. Parce que non seulement, il y a des bases de données nationales et il y a aussi des bases de données internationales. Pour accéder aux bases de données internationales, il faut souvent la connexion. Actuellement, on a des difficultés. Depuis deux à trois jours, nous n’avons pas de connexion. Alors que dans le traitement des œuvres, des relevés de programme, on peut avoir besoin d’accéder aux données internationales que nous devons utiliser dans le traitement des œuvres. Il y a des œuvres étrangères qui sont utilisées au Burkina Faso. Pour avoir les informations sur ces œuvres, il faut aller sur les bases de données internationales. Souvent, on a des difficultés à ce niveau parce qu’il faut la connexion pour y accéder.

K.K : Quelles sont vos doléances à l’endroit de votre Directeur général, Wahabou Bara, et également aux créateurs membres du BBDA ?

D.D.G : Les doléances que nous pouvons formuler, c’est vraiment nous faciliter l’accès à internet. C’est surtout cela. Un service qui fait deux à trois jours sans connexion, vous-même, vous pouvez le constater, ce n’est pas facile. La doléance, c’est nous faciliter l’accès internet pour pouvoir mieux travailler et accéder aux autres informations des bureaux du droit d’auteur avec qui nous avons des contrats de réciprocité. Le message que je peux adresser à tous les adhérents, c’est de vraiment de faire confiance aux prestations que le BBDA effectue actuellement. Il est vrai qu’il y a des insuffisances, mais il y a des efforts énormes que nous faisons pour y remédier. On y arrive pas parfois mais ce n’est pas la faute ni du personnel ni du directeur général. Il y a certaines contraintes où nous n’avons pas de solutions. Il faut qu’ils nous fassent confiance. Ce que l’on peut résoudre, on va le résoudre. Ce que l’on ne peut pas, on les fera entendre les contraintes.

Interview réalisée par Malick SAAGA

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