Grandes assises nationales du théâtre : Un défi relevé
La première édition des Grandes assises nationales du théâtre a connu son épilogue dans l’après-midi du 14 novembre 2020, à Ouagadougou. Pendant trois (3) jours, les participants ont pu égrener plusieurs thématiques en rapport avec les arts dramatiques. En terme de mobilisation et d’implication des artistes, la Fédération Nationale du Théâtre au Burkina (FENATHEB), structure organisatrice, peut se féliciter d’avoir relevé le défi pour une telle activité d’envergure nationale.
C’est une première au Burkina Faso de voir les acteurs des différentes disciplines des arts dramatiques se réunir autour d’une même table, pour échanger sur des sujets qui les préoccupent. L’organisation de ces Grandes assises nationales du théâtre, fut un succès et le défi semble être relevé. Cette jeune équipe dynamique de la FENATHEB qui a copté ce grand palabre des artistes du théâtre et des arts apparentés pendant 72 heures, a été félicitée par tous dont l’émérite homme de théâtre burkinabè, le Professeur Prosper Kompaoré. « C’est déjà un grand mérite que d’avoir pu tenir des assises du théâtre. Parce que trop souvent, on est dispersé, on n’a pas souvent l’opportunité de parler d’une même voix, d’échanger nos expériences, de développer des idées nouvelles », a salué celui-ci.
Malgré le contexte économique austère et la situation sécuritaire peu reluisante, il y a eu une adhésion de toutes les sections de la FENATHEB des 11 régions et des deux points focaux. « Aucune région n’était absente. L’implication des artistes importants de notre pays surtout nos doyens, a permis de mener un débat intergénérationnel. Il y a également eu une implication des disciplines qui composent la FENATHEB : théâtre, conte, humour, marionnette, etc. », s’est satisfait le président de la FENATHEB, Paul Zoungrana. A l’entendre, les échanges furent fructueux en terme d’apport d’idées et de propositions pertinentes pour la dynamisation du théâtre au Burkina Faso. « On voit tous, qu’on se comprend et qu’on vit toutes les mêmes réalités. Ce qui fait qu’on peut aller vers la même direction. Et je crois que c’est déjà un bon départ. Il ne reste qu’à pousser certains sujets vers des résultats plus concrets », a-t-il indiqué. Et de poursuivre, « Vous remarquerez que pour la question des droits voisins des comédiens, une proposition est déjà faite. La FENATHEB est appelée à mettre en place un comité qui va travailler sur les textes pour proposer au BBDA. Au niveau de l’IFU, la FENATHEB avait même engagé un bureau d’étude sur une étude statistique sur la fiscalité des artistes de notre pays. Ce bureau a exposé son plan de travail et de méthodologie. Il nous reste qu’à trouver les moyens pour les payer afin qu’ils puissent faire le travail concrètement. Au niveau des Lompolo des propositions ont été faites et il faut maintenant mettre en place des petits comités pour définir les TDR plus concrètement avant d’aller voir le ministère de tutelle ».
Bien connue de l’univers des arts dramatiques au Burkina Faso, Odile Sankara a également apprécié le nouveau dynamisme de la jeune équipe de la FENATHEB. « Il y a des jeunes soucieux du théâtre, praticiens du théâtre qui ont envie de nous donner une nouvelle identité, en tout cas faire en sorte que ce métier soit un outil profitable au monde du théâtre », a-t-elle laissé entendre. Elle a foi que ces actions de la FENATHEB vont aider à mieux structurer le théâtre, parce que, le cinéma, a-t-elle affirmé, est organisé, les arts plastiques aussi, mais le théâtre ne l’est pas. Mais désormais, le 6e art sera mieux organisé, les énergies seront mieux fédérées et la solidarité va s’imposer, a-t-elle espéré.
Après avoir présenté une communication sur le droit d’auteur et la place de l’œuvre théâtrale, le Directeur général du BBDA, Wahabou Bara a aussi, pour sa part encouragé cette initiative de la FENATHEB. « Quand vous prenez la FENATHEB qui a été créée en 2005, il y a eu une grosse période de léthargie. Et en l’espace de deux ans, il y a eu un dynamisme qui a permis le déploiement de la FENATHEB dans les 13 régions du Burkina », s’est-il réjoui. Pour lui, rien qu’à constater le contenu pédagogique de ces assises, il faut sans doute se dire que cette nouvelle équipe de la FENATHEB a des beaux jours devant elle.
L’un des instants les plus solennels pendant la clôture de cette première édition, a été le vibrant hommage rendu au Professeur Prosper Kompaoré, pour sa disponibilité et son expérience partagée à la jeune génération. La FENATHEB l’a gratifié d’une attestation soutenue par de longues acclamations dans la salle en guise de respect.
Malick SAAGA