Burkina Faso : Un mois d’octobre culturellement très agité
Malgré le printemps Covid-19, qui continue de plomber les initiatives artistiques et culturelles dans le monde, le pays des Hommes intègres, par sa résilience et sa discipline aurait eu raison de la crise sanitaire. De visu, le Burkina Faso se redresse, culturellement. Les rencontres culturelles se multiplient, les plaidoyers sur le financement des acteurs culturels aussi, sans oublier les créations et les initiatives artistiques qui ont pignon sur rue, dans un contexte économique, pourtant renfrogné. En tout cas, le mois d’octobre 2020 est bien agité par là. Pour preuve, l’inauguration de l’un des plus grands studios de recherche en art de la scène, Grand studio Ankata ; les Rencontres musicales africaines (REMA), les Récréatrales, …
Nous avons tous été témoins, pour ceux qui ont séjourné à Bobo-Dioulasso le 20 octobre passé, de l’inauguration historique du Grand studio Ankata. Il s’agit selon le fondateur, l’international danseur chorégraphe burkinabè, Serge Aimé Coulibaly du prolongement de son premier studio Ankata, un laboratoire de création et de recherche dans le domaine des arts de la scène. Le nouveau joyau baptisé, à l’en croire, se veut être un espace d’une capacité d’hébergement conforme aux normes internationales, pouvant accueillir des stages internationaux de 20 à 30 personnes. En tant qu’Homme intègre, Serge Aimé Coulibaly a confié qu’il était judicieux et ingénieux, de jouer sa partition, pour le développement de la culture artistique de son pays. Sa réflexion a porté sur comment faire de sa cité de Sya, un véritable pôle culturel, où les cultures s’entremêlent, les connexions se créent avec de belles opportunités ? En envisageant ainsi le deuxième studio, c’est-à-dire, le Grand studio Ankata, il espère extraire des produits artistiques de qualité et cela, de sa conviction, passe nécessairement par un environnement adapté et propice, un temps de travail régulier de longs séjours. Le Grand studio Ankata, à coup de millions de FCFA, est financé à 80 % de l’économie des deux ans des droits d’auteur perçu par le chorégraphe, à hauteur de 35 000 Euros, soit un peu plus de 22 millions FCFA.
A plus de 300 Kilomètres de l’exploit de Serge Aimé Coulibaly, s’est également ouvert, le 22 octobre 2020 dans la capitale ouagalaise, les Rencontres musicales africaines (REMA). Troisième édition du genre, ce rendez-vous annuel, pensé par l’artiste-musicien, Alif Naaba se veut un cadre d’échanges, de partage et surtout de réflexion sur le métier de la musique, ses professionnels, ses outils, son marché, etc. en vue d’impacter l’industrie du disque en Afrique. Le contenu de la plateforme a de la matière, car des formations, des showcases, des master-class, des panels-débats, animeront les rencontres. Mais il ne faudrait pas que l’essentiel soit plus focalisé sur des débats arides sans au finish, proposer des outils et instruments efficaces pour impulser le changement dans une certaine continuité.
Au quartier Goughin de Ouagadougou également, se dresse l’un des plus grands festivals des arts de la scène en Afrique francophone, les « Récréatrales ». La plateforme festival s’ouvre le 24 octobre jusqu’au 31 octobre 2020. Au menu : musique, théâtre, danse, etc.
C’est dire à quel point, le Burkina Faso joue sa partition dans cette crise sanitaire en boxant la situation. Toutes de bonnes initiatives culturelles, en ce mois d’octobre qui permettent aux populations de mieux affronter leur destin.
Malick SAAGA