Joey Le Soldat : Zoom sur une carrière florissante
Vainqueur du clash au Festival Ouaga hip hop (actuel Waga festival) 2009 à l’époque, Joël Wendtouin Sawadogo plus connu sous l’appellation, Joey Le Soldat est depuis 2014 une autre icône du rap burkinabè.
Originaire de la région du Nord, dans le Yatenga, son amour pour le rap, remonte dans les années 90. C’était l’ère des bling-bling, des gros pantalons et des habits amples, l’influence du style américain.
Envieux des groupes de hip hop tels que Wu Tang Clan, I Am, M.A.M, le jeune Joël, élève en cette période, tenait à ressembler les célèbres rappeurs américains et français. Il s’est mis à écouter du rap tout en essayant de mimer ses idoles. Vient naturellement le moment où il se met à gribouiller sur ses feuilles.
En 2002, le jeune homme embrasse timidement la scène à Tanghin, le quartier qui l’a vu grandir à Ouagadougou. Il est friand de concours et de plans rap. Sound system, play-back dans les nuits culturelles des collèges et lycées, clashs, entre autres voici-là sa nouvelle routine.
L’envie de s’imposer dans le hip hop grandit au fil du temps. Et puis, il forme avec ses potes, le groupe de rap « Phénomène ». Novices mais passionnés, ils remportent le premier prix au concours hip hop « Cerveau d’Afrique » qui se tenait à l’ex-Zaka (actuel Petit Bazar). Joël est obnubilé par le rap et malgré l’effondrement du groupe il ne lâche pas prise. Il parcourt désormais le chemin tout seul.
Le concours de clash en 2009, au Festival Ouaga hip hop, Joey Le Soldat se révèle au public en s’adjugeant le trophée du meilleur clasheur. C’est le déclic, le saut du tremplin. Ambitieux il rencontre sur son chemin, Art Melody. Et ensemble ils réfléchissent sur un album collectif, « Ouaga 3000 » qu’ils sortent en 2012.
Des mois plus tard, Joey Le Soldat signera son véritable premier opus solo « La parole est mon arme » sous la houlette de Tentacule Records.
Il est désormais en quête de repère culturel identitaire et l’afro-rap électro semble le convenir. Une autre façon pour lui d’ouvrir un nouveau calepin du rap burkinabè, avec en toile de fonds, son identité culturelle. Le flow est percutant et il s’exprime plus en langue mooré. Nous sommes dans l’univers de Joey Le Soldat.
Impétueux et dynamique, l’intrépide rappeur de Tanghin se hisse peu à peu au panthéon du rap burkinabè. En 2014, encore plus engagé, il sort son deuxième album « Burkin Ba » sous l’aile de DJ Form. Toujours dans la même dynamique, le petit-fils de tirailleur (celui d’ailleurs dont il tire donc son pseudo soldat) confirme en 2017, avec son album « Barka ».
Joey Le Soldat devient le plus prisé des promoteurs pendant les festivals et autres événements culturels nationaux. Souvent, il ne figure pas sur l’affiche des artistes, officiellement annoncés mais c’est lui qui, chaque fois, finit par donner du punch aux spectacles. Il ne néglige aucune scène. Petite ou grande, il se lâche toujours au bonheur des spectateurs, tant au niveau national qu’au niveau international.
Il est notre coup de cœur et nous avons voulu faire un zoom sur cette carrière florissante.
Malick SAAGA