Fonds d’appui aux acteurs culturels : La réparation des préjudices pour commencer

Fonds d’appui aux acteurs culturels : La réparation des préjudices pour commencer

Le Comité de gestion du Fonds d’appui aux acteurs de la culture face à la COVID-19, a organisé une rencontre d’échange, dans la matinée du 11 août 2020 à Ouagadougou avec les directeurs régionaux de la culture, des arts et du tourisme  ainsi que des représentants de faitières de la culture. Il s’agissait pour l’essentiel de donner toutes les  informations relatives aux conditions d’obtention dudit Fonds.

1 milliard 250 millions FCFA, c’est l’enveloppe prévue pour la prise en charge des acteurs culturels déchus face à l’infortune coronavirus. Il s’agit d’une volonté politique affichée du Gouvernement burkinabè, depuis le 2 avril 2020, de redynamiser le secteur de la culture. Accompagner les personnes physiques et/ou morales ayant engagé des frais et autres charges mais qui ont été frappées de plein fouet par les mesures restrictives avec pour corollaire l’annulation de leurs activités, s’avère judicieux. Un comité nommé « Comité de gestion du Fonds d’appui aux acteurs de la culture face à la COVID-19 »  a été mis en place pour mieux réfléchir sur comment repartir ces Fonds de la façon la plus équitable et transparente possible. Au terme des travaux, Thierry Millogo, président dudit Comité de gestion et son équipe ont alors produit un rapport étayant les conditions d’éligibilité et d’accès.

Les directeurs régionaux de la culture

Dans une première démarche, ledit comité a rencontré le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) à Ouagadougou, la semaine dernière pour la signature de convention de répartition de 150 millions FCFA au titre des 1 milliard 250 millions FCFA. Une autre enveloppe de 30 millions FCFA est prévue selon le rapport du Comité de gestion, pour la prise en charge des artistes qui ne sont pas membres du BBDA.

En rencontrant les Directeurs régionaux de la culture, des arts et du tourisme, dans la salle de réunion du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT), l’objectif est clair. Ce deuxième acte du comité vise pour l’essentiel à permettre aux responsables administratifs de la culture des 13 régions ainsi que les représentants des faîtières de porter l’information juste aux acteurs culturels dans leurs localités respectives, ayant subi des préjudices et qui souhaitent réparation.

Le comité a décidé de se pencher d’abord sur la réparation des préjudices avant la relance du secteur culturel et le soutien aux entreprises.

Les préjudices valables

Dans son exposé clairement présenté, le Directeur général du FDCT, Alphonse Tougouma a souligné que les préjudices financiers subis par des acteurs ou promoteurs culturels qui restent valables pour le Fonds, concernent : les spectacles, les festivals et tournées, la production, les prestations sous contrats réguliers annulées ; les productions phonographiques et audiovisuelles impossibles (tournage de films, séries, etc.) ; les dépenses engagées pour la communication, le transport, l’hébergement, les locations diverses et les avances sur cachet, à la hauteur de 60% par rubrique.

Les filières et acteurs éligibles

Sont éligibles les filières culturelles telles que le Cinéma et l’audiovisuel, les Arts de la scène, le Livre, les Arts plastiques et appliqués, la Musique et patrimoine. Aussi, les personnes physiques et les personnes morales (associations, entreprises culturelles) légalement reconnues sont éligibles. Cependant, le président du comité, M. Millogo en répondant à la préoccupation d’un journaliste, a laissé entendre que les médias spécialisés dans le traitement de l’information culturelle ne sont pas concernés par ce Fonds. « Franchement, le problème, je l’ai même posé. Mais où est-ce qu’on place la presse culturelle? On m’a dit que c’est dans les médias. Maintenant ce sont des questions qui reviendront à l’appréciation de l’autorité, puisque vous n’êtes pas pris en compte dans la liste du travail qui a été fait », a-t-il indiqué.

Cette étape de répartition ne concerne d’abord, a insisté le DG du FDCT, que la réparation des préjudices avec un montant alloué de 150 millions FCFA. Il faut avoir subi donc un préjudice direct et en faire la preuve ; avoir programmé les dépenses de l’activité au plus tard le 11 mars 2020, et avoir aussi programmé l’activité dans un  but lucratif ou avoir engagé des charges au-delà des apports des partenaires.

Les guichets des opérations s’ouvrent du 12 au 26 août 2020. Les dépôts des auteurs, artistes interprètes, etc. se feront au BBDA. Pour les entreprises et les associations, un autre guichet est ouvert au FDCT. Tous les autres demandeurs éligibles hors de la Région du Centre déposent leurs dossiers dans les directions régionales de la culture, des arts et du tourisme.

M. Millogo a, par ailleurs rappelé que toutes fausses déclarations et autres falsifications de document sont passibles de poursuites judiciaires.

Malick SAAGA     

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