Musique et mœurs : S’adapter ou périr, il faudra choisir
Toute société s’adosse à une culture. Chaque culture s’identifie par ses traditions. Et aucune tradition, pour peu qu’on le sache, n’est figée ou immuable. L’Afrique a culturellement été conquise, pillée et marginalisée certes, mais aujourd’hui, sa jeunesse a pris profondément conscience en rompant avec les paradigmes ethnocentristes. Il y a un nouveau souffle. Dans presque tous les compartiments de la vie, le constat est perceptible. Il y a une nouvelle dynamique. Et l’art notamment la musique, n’est pas en reste.
Chaque génération découvre son temps, ses mœurs et ses réalités. Alors, peut-on condamner tous ces jeunes artistes-musiciens qui s’expriment avec leurs codes ? Leur langage, leur attitude, leur comportement, leur rêve ne sont-ils pas rationnels ? Peut-on extirper le poisson de l’eau ? Les oiseaux du ciel ? L’image de la télé ? L’audio de la radio ?
Ces jeunes rappeurs de la nouvelle génération, Kayawoto et Cheezy, qui ont osé avec leurs clips vidéo, actuellement à polémique, ont-ils réinventé la roue ? N’ont-ils pas traduit leurs sentiments, leurs émotions, leurs vécus, leur empreintes, leur monde à eux dans leurs clips taxés d’obscènes ?
S’ils ont été sanctionnés de pervers, au pire des cas, précurseurs de l’incivisme musical au Burkina Faso, c’est peut-être, parce qu’ils ont décidé simplement de s’adapter aux réalités du marché. Se faire vendre. Y’a-t-il du strip-tease dans nos boîtes de nuit ? L’homosexualité existe-t-elle à Ouagadougou ? Des scènes pornographiques ont-elles été tournées dans nos établissements scolaires ? Autant de moeurs, autant d’interrogations passées sous silence.
Les Burkinabè subiront encore plus, les prochains jours dans ce choc des cultures. Ce qui devrait arriver, arrivera un jour ou l’autre. Ce n’est qu’une question de temps. Et cette jeune génération n’y est pour rien, puisqu’elle n’est ni le levier ni la locomotive mais juste la résultante d’une culture unique qu’on tente d’imposer au monde. Condamner ces jeunes, c’est condamner les altermondialistes.
Quoi qu’on dise, aucune société ne vit de façon isolée. Toutes les cultures s’entremêlent et il est quasi impossible de se soustraire du monde. Nous sommes dans un tout, nous sommes dans une uniformisation du monde. Le processus est enclenché. S’adapter ou périr, il faudra donc choisir.
La Rédaction
A mon échelle je combat l’idée selon laquelle l’on ne peut être riche en étant honnête (employé des impôts qui côtoie la facilité, agent des douanes, responsable approvisionnement dans le privé…). Nous cherchons tous la richesse et il est bien réel que dans notre contexte Burkinabé, il est difficile de s’enrichir en restant honnête mais cela saurait en aucun cas justifier la malhonnêteté. Les moeurs et l’art s’inscrivent dans la même logique. Ces artistes sont talentueux je leur souhaite d’être des meneurs d’Homme et non des suiveurs d’Hommes.
« Mon humble avis »
Merci pour votre commentaire M. Koussé !