Cinéma actuel : Il y a pourtant bien des thèmes plus pertinents
Le cinéma, 7e art, est plus qu’un art. Il est l’expression des identités, le reflet d’une culture donnée. Véritable instrument de colonisation, les productions américaines, chinoises, européennes ont eu raison sur les Africains. Jusque-là, l’influence des produits cinématographiques est perceptible.
Depuis des années, le Burkina Faso est resté un des consommateurs clés de productions étrangères. Les films hindous ou américains ont longtemps bercé certains d’entre nous.
Le public qui fréquentait les cinés ou les vidéos clubs , étaient friands de films de guerre et de karaté où s’entremêlent les coups d’épée à sang, les tirs mortels d’arme à feu, les attaques sanguinaires et affreuses, etc.
Il y avait de quoi se divertir sans pour autant s’interroger sur l’impact de ces productions sur notre culture. L’effet était bien réel. L’effet est encore réel. La donne n’a pas changé.
Aujourd’hui, la jeunesse est obnubilée cette fois-ci, par les séries brésiliennes ou encore les productions nigérianes. Les jeunes réalisateurs burkinabè, pour se faire la place, font donc dans le mimétisme et produisent en quantité, sans se soucier de la qualité. Réaliser un film quelle que soit la qualité, réalisons seulement.
Nous assistons à des productions qui, de plus en plus tendent à s’écarter sérieusement des maux actuels qui minent nos sociétés. Les thèmes traités reflètent, dans leur majorité, des histoires basées sur l’amour, le sexe, la criminalité, etc. Nos réalisateurs professionnels ou amateurs sont loin de proposer des films d’auteurs qui traduisent les valeurs d’antan à l’image de Tilaï de Idrissa Ouédraogo ou de Buud-Yam de Gaston Kaboré. Pourtant, toutes ces ethnies ou communautés renferment des mythes et légendes qui peuvent être traités. Il y a bien des sujets pertinents qui contribueraient à faire découvrir davantage le Burkina Faso et le tréfonds de son identité.
Il y a actuellement le terrorisme qui peut être un autre thème intéressant à aborder. Mais pourquoi nos réalisateurs en font fi ? Il y en a tellement que les histoires d’amour, la prostitution, le sexe aux étalages alambiqués saoulent.
Tant que les productions américaines envahiront nos salles, il faut sans doute se dire que leur culture s’imposera également. Car le cinéma, c’est l’expression et le reflet d’une société. C’est pourquoi les jeunes réalisateurs burkinabè doivent éviter les thèmes creux.
Il est temps qu’ils sortent des histoires lassantes et burlesques et mieux réfléchir sur des thèmes plus pertinents.
La Rédaction