Conflit dans le monde littéraire burkinabè : Le torchon brûle entre la SAGES et l’ECFAAT-Afrique

Conflit dans le monde littéraire burkinabè : Le torchon brûle entre la SAGES et l’ECFAAT-Afrique

Rien ne va en ce moment entre la Société des Auteurs, des Gens de l’Ecrit et des Savoirs (SAGES) et l’Entraide Culturelle Family Actions Akouyim Thirtsa-Afrique (ECFAAT-Afrique). Les faits remontent en janvier 2017. Incompréhension ou abus de confiance ? Depuis le début d’avril 2020, c’est un dialogue de sourd que nous observons et qui a toutes les chances de se terminer par un procès. Que s’est-il donc passé ? Enquête inédite sur une affaire brûlante.

La Société des Auteurs, des Gens de l’Ecrit et des Savoirs (SAGES) ne dispose toujours pas de siège physique depuis son existence officielle, le 29 décembre 2011. Dirigée par Draman Konaté, ancien député du Conseil National de la Transition (CNT) et présentement Conseiller technique du ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, celui-ci a passé la main depuis 2015 (comité ad hoc) et officiellement en 2017, à Koba Boubacar Dao. C’est ce nouveau président de la SAGES qui, actuellement est à couteaux tirés  avec Frédéric T. Bancé, Directeur général de l’Entraide Culturelle Family Actions Akouyim Thirtsa-Afrique (ECFAAT-Afrique), une structure qui œuvre à la promotion de la lecture, du livre et de l’éducation.

Les faits

Les faits remontent depuis le 1er janvier 2017, date de la signature d’un accord de siège entre ECFAAT-Afrique et la SAGES. L’acte contractuel posé, selon Frédéric T. Bancé a permis à la SAGES de « bénéficier d’un financement du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) ». Effectivement, l’une des conditions pour bénéficier de la subvention du FDCT était de disposer d’un siège. La SAGES ayant postulé pour le projet « Promotion littéraire et formation aux métiers du livre et en art oratoire » dans sa phase I, mais n’ayant pas de siège a conclu avec ECFAAT-Afrique un accord de siège pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2017, renouvelable. La subvention ayant été accordée, pas un seul jour, la SAGES n’a daigné occuper ni le salon ni les sanitaires mixtes ni la terrasse ni la cuisine dont ECFAAT-Afrique s’est engagée selon la clause A.1 du contrat à lui disposer à Ouagadougou (Arrondissement 02, Secteur N°11, Quartier Dapoya, Lot 1, Parcelle 05, Rue 12.12) .

Réclamation des frais de colocation par ECFAAT-Afrique

Si Frédéric T. Bancé estime que le contrat d’accord de siège engage Koba Boubacar Dao, comme convenu à un versement mensuel de quinze mille francs (15 000 FCFA) pour les frais de colocation, il avoue ne jamais jusque-là percevoir que la somme de quarante-cinq mille francs (45 000 FCFA), soit trois (3) mois de loyer depuis avril 2018. L’ECFAAT-Afrique exige alors que la SAGES honore ses engagements vis-à-vis du contrat qui jusque-là son arrêt ou son annulation ne l’a pas été signifié.

Frédéric T Bancé ACFAAT-Afrique)

De l’autre côté, Koba Boubacar Dao de la SAGES a laissé entendre raison que l’idée de partager un bureau avec un membre d’ECFAAT-Afrique a été refusée. Par conséquent, il était en droit d’estimer que ledit accord de siège n’avait « de validité qu’en théorie ». Et de poursuivre en terme clair que le paiement de la somme de 45 000 FCFA n’est en réalité qu’« un soutien de la SAGES » à ECFAAT-Afrique. A l’en croire toujours, ECFAAT-Afrique a « méprisé » les dispositions du contrat depuis le début. « Malheureusement, après avoir conclu cet accord de siège, votre structure a été la première à mépriser les dispositions qui y sont contenues. En effet, d’abord, la pièce qui au préalable avait pourtant été présentée et promise à la SAGES, en guise de siège ne lui a jamais été octroyée. Sans même y accéder un seul jour, l’association a été informée par vous que ladite pièce était désormais occupée par une tierce personne relevant de votre structure. C’est alors que votre proposition de partager ce bureau a été refusée par la SAGES », relève-t-on dans la correspondance de la SAGES du 10 avril 2020 en réponse à la réclamation des frais de colocation par le Directeur général d’ECFAAT-Afrique, par correspondance du 1er avril 2020.

Koba Boubacar Dao (SAGES)

La SAGES tient mordicus que ledit accord de siège n’avait de validité donc qu’en théorie et qu’en réalité, elle ne s’entendait pas à partager un bureau qui lui était destiné avec une tierce personne. La réclamation des frais de colocation n’est pas selon elle, compréhensible.

Incompréhension ou abus de confiance ?

Alors, M. Bancé d’ECFAAT-Afrique dénonce un abus de confiance de la SAGES. Il dit comprendre que l’accord de siège n’a été établi, en réalité par la SAGES que pour servir juste de pièce pour complément du dossier de demande de subvention du FDCT. Le document qui a été antidaté est la preuve manifeste, de l’observation de M. Bancé, que le siège n’intéressait même pas M. Dao, mais c’était pour faire diversion auprès du FDCT afin de profiter du financement. L’ECFAAT-Afrique a déploré le fait que la SAGES ait fait fi de l’acquittement des frais de colocation, lequel loyer a pourtant servi de pièce essentielle pour l’obtention du financement du FDCT.

En postulant de nouveau pour la subvention du FDCT pour le projet « Promotion littéraire et formation aux métiers du livre et en art oratoire », phase II, la SAGES a entrepris cette fois-ci un accord de siège avec un autre partenaire. Il s’agit de Abdoul Aziz Serge Barry, Directeur général et Représentant légal du bureau d’études INGETECH. L’accord de siège est conclu depuis le 1er février 2020.

Alors, le dialogue est-il rompu entre l’ECFAAT-Afrique et la SAGES ? Adviendront-elles à un procès ? Nous avons joint les deux responsables. C’est avec étonnement que Frédéric De Sion (Frédéric Bancé) et Boubacar Dao disent ne pas comprendre comment toutes ces informations sont parvenues à Kulture Kibaré.  Cela n’est pas important à savoir, cependant l’affaire est à suivre.

Malick SAAGA   

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