Coronavirus : Le choc suffocant des artistes

Coronavirus : Le choc suffocant des artistes

Le monde entier est dans une impasse. Une pandémie nommée « coronavirus » a bouleversé la vie. D’Asie en Europe, en passant par l’Amérique ou encore l’Afrique, les victimes de cette nouvelle maladie se comptent par millier.

Le Burkina Faso aussi, vit cette hécatombe. Si auparavant, les tueries et autres attaques perpétrées par les hommes armés non identifiés (HANI) étoffaient l’actualité des médias, force est de constater une nouvelle donne dans les mass-médias depuis les deux premiers cas déplorés au pays des Hommes intègres.

Le « coronavirus », ici comme ailleurs, a également tout chamboulé tant au niveau économique que culturel. Pis encore, l’envie de vivre, la liberté d’occuper l’espace, les loisirs des Burkinabè, ont pris un choc accablant.

Dans le monde du show-biz, c’est le chaos sinistre. Une situation difficile dont déplorent certains artistes. Puisque face à cette vile infortune, la réaction des gouvernants a vite été de surseoir aux manifestations culturelles et par ricochet les regroupements de plus de 50 individus.

Une première décision instituait un deuil national de 48 heures, soit du 10 au 11 mars 2020, interdisant les réjouissances populaires et les manifestations à caractère récréatif. Un autre décret prenait effet à la fin dudit deuil. Et les dernières mesures sont strictes. Les manifestations regroupant plusieurs personnes sont suspendues jusqu’en fin avril prochain.

C’est un coup dur pour les acteurs culturels en général et le monde du spectacle en particulier. Tous les évènements culturels, les festivals, les spectacles, les concerts et autres projets culturels devant se tenir entre mi-mars et fin avril se sont vus suspendre. Point besoin de vous faire un dessein sur les pertes subies par tous ces professionnels qui dépendent des prestations quotidiennes. C’est la croix et la bannière à l’heure.

L’artiste chanteur, Dez Altino est désormais confiné chez lui, depuis les mesures prises par le Gouvernement burkinabè de suspendre les activités culturelles. Le « Prince national » a évalué la perte de l’ensemble de ses cachets de prestation, entre mi-mars et 31 avril 2020, à une vingtaine de millions de FCFA.

Le slameur, Naël Melerd voit environ 5 millions de FCFA, envolés à cette même période. Des contrats de prestations avec des organisations internationales dont la CEDEAO ; des représentations en Côte d’Ivoire et en France, en plus des prestations à l’interne ont tous été annulés.

Que dire de la chanteuse Mariah Bissongo ? Une dizaine de spectacles aussi bien en live qu’en play-back sont partis en fumée.

Et le chanteur Imilo Lechanceux ? Il a en moyenne 10 prestations dans le mois, selon son manager, Karifa Oularé. Au cours donc, de cette période artistiquement morte, ce sont des dizaines de millions en FCFA qui s’envolent.

La situation la plus lamentable est vécue par ces musiciens instrumentistes accompagnants. Eux, une bonne majorité, vivent au jour le jour. Leurs sources de revenus proviennent en grande partie des répétitions et autres prestations live. Actuellement, ce sont les séances studios qui assouvissent un tant soit peu quelques-uns.

Par ailleurs, les promoteurs et autres entrepreneurs culturels qui avaient déjà investis dans la communication de leurs évènements sont dans la désolation. Dieu seul sait comment un report contraignant peut chambouler les affaires d’un promoteur de spectacle.

On assiste à une agonie suffocante générale sans égale de plus d’un. Mais que peuvent-ils bien faire face à une telle situation financièrement pesante, si ce n’est de se plier aux décisions des autorités ? Parce que nos artistes sont aussi conscients que le bien-être de tous pendant cette pandémie prime sur les affaires. Ils en sont si conscients.

La situation paraît invivable mais elle vient rappeler à l’artiste burkinabè, dans notre contexte précis, combien il est important de diversifier sa source de revenu, comme nous l’avions déjà évoqué dans ces mêmes colonnes de Kulture Kibaré.

La Rédaction

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