Sonorisation du MASA 2020 : L’ingénieur de son de la grande scène est un Burkinabè

Sonorisation du MASA 2020 : L’ingénieur de son de la grande scène est un Burkinabè

Il est l’un des meilleurs ingénieurs de son en Afrique. C’est un Burkinabè. Il a la charge de la diffusion sonore de l’une des deux plus grandes scènes In de la 11e édition du Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA), à l’esplanade lagunaire. Nous avons rencontré pour vous, Eliézer Oubda, le 8 mars 2020, Abidjan.

C’est un visage connu du Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA). Depuis 2016, l’ingénieur de son burkinabè, Eliézer Oubda n’a plus manqué la biennale d’Abidjan. En trois (3) éditions, il continue de marquer les esprits par son professionnalisme et son génie dans la gestion du son. Mais comment est-il arrivé là ?

 

Eliézer Oubda

Eliézer Oubda explique que son engagement avec le MASA a été possible grâce au Circuit mandingue. Il s’agit d’un consortium de festivals dont le MASA. Intégré dans ce vaste réseau, l’intrépide ingénieur de son burkinabè, Eliézer qui est réputé pour sa dextérité à manier le dispositif technique de son dans les grands spectacles au Burkina Faso, au Mali et partout ailleurs en Afrique, a donc été désigné pour « dompter », et le gigantesque équipement technique et la diffusion du son à l’esplanade lagunaire. « Comme c’est un système de forte puissance, c’est nous qui nous occupons de l’esplanade lagunaire qu’on appelle grande scène. Mais pour moi, toutes les scènes sont grandes », indique avec modestie  Eliézer Oubda alors qu’il était sur des réglages du son d’un groupe sénégalais, plus tôt dans la matinée.

« C’est une installation de plus de 100 000 Watt de son », nous précise le technicien burkinabè.  Ce système de forte puissance ne peut être à la portée de n’importe quel ingénieur de son. «  C’est un système où on a une vingtaine de retours, un backline complet, etc. C’est vraiment une sonorisation professionnelle », confie le Burkinabè.

Guillaume Konan dit Kajeem est un artiste-chanteur-reggae ivoirien. Il est le responsable de la zone « street art » ou la scène consacrée aux musiques urbaines. Il connait bien Eliézer Oubda. « La première qualité que Eliézer a, c’est d’être à l’écoute des autres. Et ça, c’est super important. On est dans un métier où il y a des gens à qui on ne peut pas parler. Quand vous voulez simplement leur révéler ce que vous voyez ou ce que vous ressentez, ils vous feront comprendre qu’ils sont dans le métier depuis des dizaines d’années. Alors qu’avec Eliézer, ce n’est pas le cas. Je pense que c’est ce qui fait que son travail est apprécié et c’est ce qui fait aussi qu’il est en très bon terme avec les artistes », apprécie Kajeem.

 

La scène de l’explanade lagunaire

Malgré les qualités du génie du son burkinabè et son expertise tant sollicitée ailleurs, les grands évènements culturels au Burkina Faso à l’image de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) se heurtent pourtant à des difficultés techniques pendant les cérémonies d’ouverture et autres spectacles. Nous assistons parfois à une mauvaise sonorisation, des piètres réglages du dispositif sonore, des équipements inadaptés, du bricolage technique, etc. Et l’édition précédente de la biennale de Bobo-Dioulasso en est une illustration. N’est-il pas ingénieux et judicieux d’y penser maintenant afin d’éviter le cafouillage technique sonore de la prochaine édition de la SNC ? Eliézer qui est couronné roi en Côte d’Ivoire peut aussi l’être dans son propre pays.

Malick SAAGA      

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