FAMA, Marley d’Or, Kundé d’Or : Des récompenses sous forte puanteur de copinage
Les cérémonies de récompenses culturelles au Burkina Faso suscitent, de plus en plus des interrogations, et même des réflexions sur le caractère objectif, impartial, équitable et juste.Les trophées Kundé, « Baromètre de la musique burkinabè » ont, en effet, depuis leur création, fait des émules. Ces événements qui poussent comme des champignons sous nos cieux, depuis l’existence des Kundé « la plus prestigieuse récompense des artistes musiciens au Burkina » ne cessent pourtant pas de créer à chaque saison des controverses. Il y a, entre autres, les Faso Music Awards (FAMA), les Marley d’Or, People Awards, etc. Ces cérémonies partagent en commun l’objectif de distinguer les acteurs culturels burkinabè qui se sont les plus illustrés au cours de l’année ou sur une période donnée.
Des critères de sélections farfelus
Quels sont les critères de sélection et de nomination de ces cérémonies? Sont-elles objectives? Avons-nous affaire à des manifestations basées sur des critères rigoureux ou organisées dans le seul but de récompenser des amis, des petits copains ou encore grappiller des sous auprès des partenaires (personnalités politiques, administratives, institutions, téléphonies mobiles, etc.)? Bien malin qui pourra le dire.
Les récriminations de certains artistes, peut-être frustrés, sont interpellatrices. La contestation des sélections ou des artistes musiciens nominés ou désignés a toujours existé au sein du show-biz burkinabè, et surtout parmi le public. Mais, faut-il pour autant, laisser cette situation aller à vau-l’eau ou laisser cet air de suspicion planer sur toutes ces différentes activités y compris les fameux Kundé. Eh oui, aucune œuvre humaine n’est parfaite, a-t-on coutume de dire. Les promoteurs des Kundé, FAMA, Marley d’Or, etc. doivent donc revoir leur copie, ou du moins, leurs critères de notation ou de désignation. On ne cessera de le dire et le redire à qui veut bien l’entendre. Il est pourtant possible d’organiser ces types d’événements sans une once de soupçon, de favoritisme ou de copinage.
Des cas d’illustrations sous d’autres cieux
En Europe et aux Etats-Unis, les Grammy Awards, MTV Awards, NRJ Music Awards, Les Victoires de la musique, Brit Awards, NME Awards, Q Awards, Mercury Prize, etc. (la liste est longue) sont autant d’exemples. Le sérieux et la rigueur qui les caractérisent ne souffrent d’aucune contestation. Et pour cause. Les critères qui prévalent en amont de ces prestigieuses cérémonies sont, en effet, assez édifiants. Jugez-en par vous-mêmes! Les nominations et les vainqueurs aux Grammy Awards sont désignés par la National Academy of Recording Arts and Sciences, composée de musiciens et de personnes de l’industrie de la musique américaine (producteurs, ingénieurs, techniciens…) impliquées de près ou de loin dans la production des albums nominés. Pour les MTV Music Awards, les nominés sont choisis par MTV mais le choix des gagnants appartient entièrement au public qui vote sur Internet pour chaque catégorie. Les artistes dont les fans sont les plus nombreux sortent souvent vainqueurs.
Aux Victoires de la Musique, les intitulés des prix sont décidés par le Conseil d’administration de l’Association des Victoires de la musique composé de plusieurs organismes et syndicats professionnels du monde de la musique tels l’Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes), la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), la CSDEM (Chambre syndicale de l’édition musicale), le SFA (Syndicat français des artistes interprètes).
Au Mercury Prize, chaque label envoie la liste des groupes dont il s’occupe et qu’il souhaite voir nominer, accompagné de 25 exemplaires de leur album, des articles de presse, etc. A partir de là, un petit panel composé d’une dizaine de journalistes, musiciens et autres personnes issues de l’industrie de la musique anglaise et irlandaise choisit la liste des douze nominés… Les exemples, en la matière, comme on le voit, pourraient être multipliés à l’infini. Le plus important est donc de s’en inspirer mais sans plagier.
La Rédaction