Musique : Le triste sort des CD face aux TIC
Le monde connait, depuis l’avènement des Technologies de l’information et de la Communication (TIC) et d’internet, de nombreuses mutations. Ces changements ont impacté, et continuent de changer les habitudes, pourtant autrefois, indéboulonnables. En d’autres termes, plusieurs pratiques ont disparu ou sont en voie de l’être. Une seule alternative s’offre à présent aux personnes physiques ou morales: s’adapter.
Le secteur de la musique n’échappe pas à cette implacable réalité. Malheureusement, il est encore commun de voir, au Burkina Faso, des maisons de disque uniquement spécialisées dans l’édition de CD et des artistes musiciens se contenter de « vendre » leur disque à chaque sortie d’un album. Or, il est temps d’embrasser cette ère de changement par les TIC et la formidable machine à vendre que représente internet.
Nous devons nous résoudre à l’évidence : Les CD vont progressivement disparaître. La musique sous format électronique uniquement sera, dans quelques années, l’avenir de la musique. Plusieurs faits sont là pour corroborer nos propos.
Primo, selon le laboratoire national d’essais basé en France, les CD vieillissent, s’usent et se dégradent au grand dam de l’artiste lui-même et du mélomane. La durée de vie d’un CD se situerait entre 5, 15 et 20 ans. Les plus mauvais d’entre eux se dégradent même au bout d’un an. Fait à base de silicium, ce dispositif, comme on le voit, finit par ne plus fonctionner.
Secundo, et sans doute la raison la plus importante, les sites de streaming tels Deezer, Spotify ou Apple Music ont aujourd’hui le vent en poupe. Ils sont des millions d’hommes et de femmes à travers le monde à s’abonner à ces sites.
Le principe est simple : un abonnement mensuel, et une écoute en illimitée de la musique. En 2016, 28 milliards de morceaux ont ainsi été écoutés en streaming dans de nombreux pays européens, et plus aux Etats-Unis. Le mélomane français ou américain préfère, de nos jours, écouter la musique en flux. C’est ce qu’ont sans doute compris certains fabricants d’automobiles et d’ordinateurs.
En effet, la plupart des nouveaux modèles d’ordinateurs n’ont plus de lecteur CD. Quant aux voitures, elles sont désormais dotées d’une prise USB qui permet de brancher son smartphone pour écouter la musique tout en conduisant. « Nous sommes encore loin de ces schémas », nous répondra-t-on. Qu’à cela ne tienne, une certitude demeure. Face à un marché du disque déjà morose au Burkina Faso, et confronté à d’importantes évolutions au plan international, il serait suicidaire artistiquement (artistes musiciens) et professionnellement (maisons de disques burkinabè) parlant de se contenter de produire ou d’écouler uniquement des CD.
L’on est alors en droit de se demander si la musique, disons le showbiz burkinabè se dirige-t-il tout droit vers une mort programmée? Le fou, a dit un grand penseur, est celui qui continue de faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent. Il est donc temps d’amorcer un autre virage. Des artistes burkinabè à l’image de ATT ou de Sana Bob l’avaient déjà bien compris. Concomitamment à la sortie de leur album, des clés USB contenant les morceaux ont aussi fait leur apparition sur le marché.
Une initiative visiblement bien accueillie par le public parce que les clés USB sont très pratiques et moins encombrantes. Il reste à espérer que les autres leur emboîtent le pas en attendant de s’attaquer d’ici peu aux grands sites de streaming.
La Rédaction