Conte : Des jeunes femmes à l’école de la Compagnie Palingwendé
Le lancement du projet « Au clair du patriotisme » est intervenu le 17 octobre 2022 à Ouagadougou. Il s’agit d’une initiative de la Compagnie Palingwindé qui vise à outiller neuf (9) jeunes conteuses de trois régions du Burkina Faso que sont le Nord, le Sahel et l’Est.
Le projet « Au clair du patriotisme » est bénéficiaire du 2e appel à projet du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) pour l’accompagnement des initiatives culturelles des jeunes et des femmes dans le secteur de la culture au Burkina Faso. D’un coût total de 6 241 000 Fcfa, le FDCT avec l’appui de la Coopération Suisse ont contribué à hauteur de 5 304 850 Fcfa.
Le projet, à entendre son administrateur gestionnaire, Adama Kaboré va consister, entre le 17 octobre et le 12 novembre 2022 à former d’abord neuf (9) jeunes femmes en conte et les amener ensuite à enregistrer des capsules audio de contes en vue de leur diffusion dans les médias (radios). « C’est un projet de patriotisme. Nous savons que depuis un certain nombre d’années, notre pays traverse des situations relativement difficiles. Nous pensons aussi que chaque citoyen où qu’il soit et qui qu’il soit, a ce devoir et la capacité donc d’apporter sa contribution au retour de la paix dans notre pays. Nous, les artistes, notre arme c’est l’activité artistique », a expliqué d’emblée Adama Kaboré, coordonnateur du projet.
C’est pourquoi, avec la présidente de la Compagnie Palingwendé, Edwige Kiemtaremboum, ils ont pensé à initier un projet à la fois artistique et social au profit de femmes conteuses issues des zones dangereuses. Une manière d’encourager et aussi de redonner de l’espoir à ces artistes de conte qui expriment difficilement leur art à cause de la situation délétère.
« Dans la région de l’Est, l’art va mal, parce qu’on n’arrive plus à faire quelque chose. Il est très difficile de mobiliser les populations pour des activités », a confié Binta Dahani, une participante venue de Fada N’Gourma. Le projet « Au clair du patriotisme » est une opportunité pour elle de s’occuper artistiquement mais aussi de mieux s’outiller pour sensibiliser en tant qu’artiste conteuse. L’autre participante de la région du Nord, Alimata Zida souhaite, au terme du projet, maîtriser la structure d’un texte de conte et les techniques de rédaction d’un conte.
« Je suis institutrice de formation. A l’école je suis chargée de culture et de sport. Nous avons avec le nouvel emploi du temps, introduit la poésie et le théâtre, ce qui fait que ce projet va permettre en tant qu’institutrice d’apprendre à mes apprenants à représenter un conte de façon théâtrale », a-t-elle indiqué.
C’est d’ailleurs ce qu’envisage le formateur en conte, Yacouba Belemou dit Otawtaw. Son intervention va se pencher sur la structuration du conte et aussi la musicalité du récit dans le conte. « Parce que la musicalité du récit est différente de la musique du récit. La musicalité, c’est surtout le silence, les émotions, tout ce qu’il y a comme habillage autour du conte », a-t-il informé. Au cours des séances interviendront plusieurs autres formateurs, Laure Guiré, David Zoungrana, entre autres.
Après les premières semaines de formation en conte, c’est la phase d’enregistrement des capsules audio de contes. Les travaux seront restitués à la fin des séances de formation et d’enregistrement.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré