An V de l’insurrection burkinabè : « Kossyam » fait revivre l’ambiance à la Cité Kossodo
Dans le cadre de la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso, l’Université alternative « Deux heures pour Kamita » en collaboration avec le Centre culturel Koombi Culture a organisé, le 31 octobre 2019 à la Cité universitaire de Kossodo, un spectacle à ciel ouvert libre et gratuit, intitulé « Kossyam ».
« Kossyam » est une fable contemporaine qui retrace en amont et en aval, dans les moindres détails, la lutte du peuple burkinabè, les 30 et 31 octobre 2014. En cette commémoration, cinq (5) ans, l’Université alternative, le cadre « Deux heures pour Kamita », a tenu à faire revivre l’histoire aux étudiants de la Cité révolutionnaire Kossodo, à travers cette pièce de l’international conteur burkinabè Kientega Pingwendé Gerard dit KPG. L’artiste, aussi militant de la société civile et acteur clé de la libération du peuple burkinabè, a voulu reconduire les faits dans un autre espace.
KPG ausculte les acteurs par une observation minutieuse. Ensuite, il les attribue à des types d’animaux de la brousse dans la fable. Et lui-même, incarne Kounkoudré margouillat pour raconter l’histoire.
Accueilli pour la première fois à la Cité Kossodo, le spectacle a été fortement apprécié. Les étudiants se sont mobilisés pour découvrir la représentation qui ne cesse de faire écho depuis 2017. Plusieurs centaines d’étudiants, des leaders de la société civile et quelques personnalités du monde politique étaient amusés de constater la qualité du texte, du jeu et les faits, raconté autrement par l’artiste. Entre acclamations, rires et reprise en chœur de certains slogans sous la révolution d’août 83 avec Thomas Sankara, la satisfaction très expressive se lisait sur les visages.
« Il faut dire que je n’avais jamais vu un tel spectacle. J’en ai entendu parler mais c’était une première fois. J’avoue que je suis sidéré. L’artiste de ce soir doit faire le tour du monde pour présenter ce spectacle qui honore tout un peuple, qui avait pris son destin en main sans arme. Il le faut parce que ça y va de notre honneur. J’aimerais bien le revoir », s’est bien réjoui, l’étudiant Clément Sawadogo. Et d’ajouter que c’était très bien pensé de jouer Kossyam à la cité universitaire Kossodo, l’une des cités révolutionnaires des étudiants au Burkina Faso.
Le Secrétaire à la stratégie prospective et innovation de « Deux heures pour Kamita », Teehl Konaté a exprimé aussi sa satisfaction quant à la mobilisation de ses camarades, tout en tirant son chapeau bas au délégué général de la cité. « Nous tenons à dire merci au délégué général de la cité Kossodo qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de cet évènement à travers la mobilisation. Il nous a même aidés à coller les affiches avec leurs propres moyens. Cela témoigne bien de nos motivations sur le choix de la cité Kossodo », a-t-il confié.
KPG à la fin du spectacle, a expliqué ouvertement être stupéfait de voir un public chaleureux. « Je suis ému de la mobilisation, je ne m’y attendais pas. Merci à la cité Kossodo ». Sur scène, le conteur était accompagné de trois autres musiciens à savoir Sami Kimpé (Balafon), Drissa Sissoko (n’goni) et Issa Maïga dit Bassitey (musique et régie). Elézier Oubda a assuré l’ingénierie technique. Quelques prestations, avant le spectacle Kossyam ont permis de découvrir quelques talents d’artistes en devenir.
A la fin du spectacle, les étudiants l’ont réclamé. Le cadre « Deux heures pour Kamita » a laissé entendre qu’il reviendra avec « Ragandé », dans les prochains mois si les étudiants le veulent. Chose qui a été tout de suite approuvé par les occupants de la cité Kossodo.
« Kossyam », en rappel a aussi été publié sous forme de livre par les Editions Deuxième époque avec l’appui des CNAREP Atelier 231 et Oposito-Moulin Fondu, Koombi Culture et Transverscité. Après la dédicace le 22 septembre 2019 à Cergy-Pontois (France), l’auteur revient avec son éditrice Claudine Dussolier pour une présentation du livre à Ouagadougou, le 2 novembre 2019 à 18 heures à l’Institut Français de Ouagadougou.
Malick SAAGA