Nuit du balafon : Coup d’essai, coup de maître
La première édition de la « Nuit du balafon », organisée hier 9 avril 2021 à Gaoua, a tenu toutes ses promesses. Autorités administratives, coutumières et religieuses, balafonistes invités, partenaires et le public ont tous répondu présents. Tour à tour, le Maire de Gaoua, Djénité Hien, la Directrice régionale de la Culture, des Arts et du Tourisme (DRCAT) du Sud-Ouest, Séraphine Somé/Millogo le parrain, le Député Valère Dah le Secrétaire général de la province du Poni, représentant le Haut-Commissaire de la province du Poni, Sylvanus Doamba, patron de cette édition, ont salué la création de cette manifestation et félicité les organisateurs, à savoir l’Association pour la promotion de la Culture et du Tourisme au Sud-Ouest (APCT/SO).
Dans son adresse au public, le maire de Gaoua s’est réjoui de ce que cette première édition de la « Nuit du Balafon » se déroule dans sa commune. Avant de dire ses encouragements et son soutien à l’APCT/SO pour cette initiative, il a souhaité la bienvenue et un agréable séjour aux balafonistes venus d’autres communes et aux spectateurs sortis nombreux.
Pour sa part, le parrain a dit toute sa disponibilité à soutenir les actions de préservation de la culture. Pour lui, ce nouveau-né des manifestations culturelles de la région doit grandir et prendre une envergure régionale. « L’on se perd soit même, quand on perd sa culture », a t-il prévenu. Il a félicité les balafonistes et les a invités à transmettre leur savoir faire à la jeune génération. A l’adresse de ceux-ci, il a laissé entendre « l’avenir, c’est les jeunes. Nous devons nous approprier nos valeurs culturelles afin de nous projeter dans le futur ».
Dans son allocution, la DRCAT a confié que sa structure ne pouvait rester ni insensible, ni en marge de l’organisation de cette « Nuit du balafon ». C’est une belle occasion pour célébrer le balafon et les balafonistes, susciter chez les jeunes la pratique de cet instrument musical ancestral et participer à l’animation culturelle de la ville de Gaoua. Cet événement contribue à la valorisation du patrimoine culturel immatériel a-t-elle indiqué.
La Direction en charge de la culture a donc accompagné techniquement les organisateurs par des conseils et des orientations afin que la soirée soit un succès. « Chacun est gardien du patrimoine culturel de sa communauté et c’est ensemble qu’on pourra le protéger et le sauvegarder en attendant de bénéficier de toute aide publique » a-t-elle fait remarquer. Elle a invité donc les autres structures à emboîter les pas de l’APCT/SO et les partenaires au développement de la région à délier les cordons de leurs bourses pour soutenir les prochaines éditions de la « Nuit du balafon ».
Pour le président de l’APCT/SO, Dolokité Hien, cette 1re édition a été un réel succès. « Je suis comblé, les mots me manquent pour traduire ma satisfaction », a-t-il affirmé. La mobilisation et l’engouement constatés nous confortent dans le fait que cette nuit valait la peine de se tenir, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, c’est une occasion pour rendre hommage à tous les balafonistes de la région à l’image de Nani Palé. Ce dernier a marqué d’une pierre blanche la culture du Sud-Ouest, notamment à travers sa musique. En dépit de son handicap visuel, Nani palé s’est bâti une renommée internationale grâce au balafon qu’il savait jouer avec dextérité.
Il était donc de bon ton, qu’un hommage lui soit rendu là où il se repose depuis 1982, c’est à dire la Place Nani Palé. Monsieur Hien a invité les jeunes à s’inspirer de son courage et son travail et à poursuivre ses œuvres. Dans la même veine, le Haut-Commissaire a souhaité que le balafon qui est un instrument incontournable dans la culture des peuples du Sud-Ouest soit sauvegardé et sa pratique enseignée aux jeunes.
Plusieurs troupes venues de Batié Nord, Kampti, Boussera et Gaoua se sont produits à la faveur de cette soirée dédiée au balafon, devant de nombreux spectateurs et le mausolée de Nani Palé du haut duquel, l’artiste sculpté dans du bronze est en train de jouer au balafon. Les rythmes et sonorités lobi ont fait vibrer la ville de Gaoua plus de trois heures de temps. Les Danseurs ont rivalisé de talents, souvent accompagner dans leur élan par le public.
Ram OUEDRAOGO