Tourisme : Donner du rêve aux Burkinabè
Le tourisme occupe une place prépondérante dans l’économie d’un pays. Elle est, de ce fait, une importante source de devises et d’emplois. En 2018, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le tourisme international a, en effet, représenté 7% des exportations mondiales, soit 1 700 milliards de dollars, 10% du PIB mondial et 10% des emplois.
Les statistiques sur le tourisme burkinabè
Au Burkina Faso, le tourisme a généré, en 2015, selon l’étude Baseline des indicateurs de la Stratégie Nationale de la Culture et du Tourisme (SNCT), 194 190 emplois, soit 2,3% des emplois nationaux, 511,2 milliards de francs CFA de chiffres d’affaires et 202,3 milliards de francs CFA de valeur ajoutée (VA), soit 2,9% du PIB. L’année dernière, l’Observatoire national du tourisme a dénombré près de 900 unités d’hébergement qui offrent une capacité d’accueil de 15 000 chambres et 29 000 places-lits. Le Burkina Faso compte également 1 080 sites et attraits touristiques dont près de 400 sites majeurs, selon les différents inventaires des sites touristiques réalisés, a récemment confié, lors d’une rencontre, la ministre en charge de la culture, Foniyama Elise Ilboudo/Thiombiano.
Malheureusement, les Burkinabè, y compris leurs autorités ne semblent pas avoir mesuré l’importance et surtout la portée économique du tourisme. Or, ce secteur est littéralement une véritable mine d’or. En témoigne les chiffres et les données suscitées. Ces statistiques auraient pu nous présenter un tout autre tableau plus reluisant. Ils datent certes de cinq années, mais notre tourisme a-t-il réellement connu une percée? Quoiqu’il en soit, la maladie à Coronavirus complique davantage la situation. Cette pandémie n’étant pas, on l’espère, éternelle, il serait peut-être temps d’envisager des pistes de solutions, plaise à Dieu, pour l’après Coronavirus. Mais, quelles pourraient être les causes profondes de ce mal être de notre tourisme. De prime abord, l’une d’entre elles est sans conteste d’ordre sociologique.
Développer la culture du tourisme chez les Burkinabè
Le Burkinabè, à l’instar de l’Africain en général, n’a pas, pour emprunter ce constat, « la culture du tourisme ». Secundo, déjà en proie à des problèmes existentiels, il estime, au regard des urgences du moment, mieux à faire que d’aller dépenser de l’argent en visitant des sites. Et tertio, les vertus de la culture et du tourisme en particulier ne sont vantées que dans le discours politique. Mais sur le terrain, des efforts restent encore à faire. Conséquences, 60 années après les indépendances, notre tourisme est encore à ses premiers balbutiements! N’est-ce pas là un exemple flagrant d’usurpation en se revendiquant « pays culturel par excellence »? Mais, il ne faut pas, dit-on, jeter le bébé avec l’eau du bain. Des efforts ont été consentis et continuent de l’être par les autorités.
Sinon, l’on ne parlerait pas d’Office national du tourisme Burkinabè (ONTB), encore moins de l’Observatoire national du tourisme (OBSTOUR). Des visites touristiques « obligatoires » pendant ou après les grands événements ont même été envisagées, mais sans grand succès. Hélas. En attendant l’émergence de notre tourisme, il est de voir grand en ce qui concerne nos infrastructures ou sites touristiques.
En un mot comme en mille, ils ne font pas rêver. « Attrait touristique » ne doit pas être un vain mot, encore moins pris à la légère. Des musées désuets à Gaoua, à Bobo-Dioulasso, et de Ouagadougou où les objets d’art entreposés font plutôt penser à des antiquités, c’est-à-dire des objets très vieux portant des marques manifestes d’usure. Un triste spectacle, de quoi décourager tout touriste. Certes comparaison n’est pas raison, mais les musées de la sous-région (Benin, Côte d’ivoire, etc.) n’ont rien, à l’observation, à envier aux grands musées européens. Il est donc grand temps de donner du rêve aux Burkinabè, leur en mettre plein la vue au propre comme au figuré.
La Rédaction