Sydyr : Une voix, une identité
Sydyr. Peu de Burkinabè connaissent ce nom. Malgré un album sur le marché, « Finatawa » sorti en octobre 2019 et un deuxième en gestation, ce jeune talentueux chanteur burkinabè est quasi absent du monde people. Loin de rêver dans un marché discographique étoffé malheureusement d’œuvres vaporeuses, sa musique est d’une coloration universelle dont la racine se greffe à une double culture ethnique, Peulh et Marka. Reçu au siège de Kulture Kibaré, le 2 février 2021, l’auteur compositeur interprète et guitariste évoque son actualité culturelle et artistique.
Originaire de Wahabou, dans les Hauts-Bassins, le jeune homme a, cependant, grandi dans sa famille maternelle Peulh. Omar Dao à l’Etat civil, alias Sydyr, est naturellement le fruit d’un brassage culturel, Dafing et Peule. Dès le bas âge, il s’est intéressé à la musique traditionnelle. C’est d’ailleurs dans cette double tradition qu’il va puiser son inspiration musicale, en plus des colorations musicales pop ou blues. Il est assez difficile de classifier son style métis. Selon l’artiste, il s’agit de la world music, inspirée du mandingue et du Peulh sur fond de pop, de blues, etc.
La musique de Sydyr est une vie. Elle s’est incrustée dès sa socialisation. Car, berger, c’est derrière les troupeaux d’animaux, qu’il se laissait emporter naturellement par le son de la flute et les sonorités de la guitare traditionnelle Peule, le Kundé. Le petit Omar à l’époque, au fil des années nourrit l’ambition de chanter. Il ne peut alors exprimer que ce qu’il a reçu comme éducation culturelle identitaire.
Sydyr est un pur talent, authentique, original qui ne s’est pas laissé emporter par la tendance musicale urbaine actuelle. Artiste, humble et timide, il a opté pour une musique sérieuse et utile. C’est pourquoi, il est pratiquement rare sur des plateformes musicales nationales, étoffées de musique tendance urbaine, à caractère ludique. Son art est un engagement et non une frime. S’il se fait absent au niveau national, il parcourt cependant l’Europe et certains pays d’Afrique pour s’exprimer artistiquement.
Et ce clip ci-dessous, extrait de son premier album vous donne un aperçu.
Son premier album, « Finatawa », est disponible depuis octobre 2019. Le second est en gestation. Et en croire, l’artiste, c’est toute son âme artistique qui se conjugue avec le prochain projet discographique.
Sydyr au service de l’humanitaire
Talentueux auteur compositeur interprète et guitariste burkinabè, Sydyr met son talent au service de l’humanitaire. A travers son association « Kalfa » qui signifie, transmission de la culture, le chanteur a initié le projet « Suuduu Finaa » (espace d’éveil) afin de permettre l’accès à la culture dès l’enfance ; de promouvoir et valoriser la culture et enfin cultiver davantage la solidarité et le partage de valeurs culturelles.
C’est à juste titre que Sydyr a, avec d’autres jeunes volontaires de son association, mène des activités, qui consistent à initier les plus jeunes à la musique, la danse, etc. dans les orphelinats et les camps de réfugiés.
Malick SAAGA