Soutien des panafricanistes à l’AES : Des Africains de la diaspora sonnent la mobilisation à Ouagadougou
Dans le cadre de la tournée de la diaspora africaine en Europe aux pays de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), une délégation du mouvement PARISC, en collaboration avec le Cadre 2 Heures pour Kamita, a organisé une rencontre d'échanges avec des étudiants et des acteurs du monde la société civile burkinabè. C'était le dimanche 17 mars 2024, à Ouagadougou.
La Conférence permanente internationaliste panafricaine sur les réparations (PARISC) est une association des Africains de la diaspora. Poursuivant ses objectifs, ce mouvement a décidé d’entamer une tournée pour soutenir les dynamiques panafricanistes et révolutionnaires au sein des pays du sahel. « Quel rôle et mobilisation de la diaspora pour une souveraineté définitive ? », c’est sous ce thème que s’est déroulée cette tournée au Mali et au Niger, tous deux membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). La rencontre du 17 mars 2024, à Ouagadougou, marque l’étape finale de ladite tournée.
En effet, les dynamiques enclenchées dans l’espace AES, si elles n’ont pas une caution au sein des pays qui le composent, au sein du continent et au niveau de la diaspora africaine dans le monde, elles peuvent ne pas aboutir. Cette tournée du PARISC se veut donc être une démarche de soutien et un appel total de la diaspora africaine à venir porter secours aux États du sahel, résolument engagés vers leur liberté, leur souveraineté totale.
Pour le coordonnateur national du Cadre 2 Heures pour Kamita, Lianhoué Imhotep Bayala, la diaspora africaine représente un creuset de compétences « prêt-à-porter » qui peut apporter sa part de solutions aux problèmes qui emmènent souvent les pays africains à aller sous-traiter. L’initiative du mouvement PARISC répond ainsi à une grande problématique : comment créer une liaison entre la diaspora africaine, notamment les mouvements révolutionnaires de la diaspora et ceux au sein des États de l’AES ? D’où la collaboration entre le mouvement PARISC et le cadre 2H pour Kamita.
De façon substantielle, cette rencontre a été jalonnée d’échanges à bâton rompu entre la délégation du PARISC et l’ensemble des participants qui, la plupart sont des étudiants et des acteurs de la société civile. A termes, il s’agit de créer un plus large réseau africain, au vu de la similarité des défis vécus dans divers pays du continent. « Au niveau international, il y a des mots d’ordre importants sur la décolonisation des mentalités qui ont été donnés, car là où l’impérialisme nous a vaincus, c’est qu’elle a infiltré notre imaginaire. Et ces mots d’ordre sont entre comment créer des plateformes d’éducation ? Comment davantage donner de la force aux acteurs de médias locaux pour mieux lutter contre la désinformation ? », a soutenu le coordonnateur national du cadre 2H pour Kamita.
Pour Corinne Jeanne Elle Atangane, membre de la délégation et du Secrétariat du PARISC, l’aboutissement des luttes enclenchées nécessite de vrais leaders. Et ces échanges ont permis de savoir qu’il y a de vrais leaders au Burkina Faso, donc dans l’espace AES. Cela dit, elle a tenu à rappeler l’importance de cette tournée. A l’en croire, il était important de venir faire savoir aux États du Sahel qu’ils ne sont pas seuls dans la lutte anti-impérialiste. « Toute l’Afrique et la diaspora vous regardent et le monde vous observe. Vous nous avez montrés l’exemple à suivre et ce que nous souhaitons est que tous les autres Africains se réveillent et se rallient à la cause. C’est dans cette forme de solidarité que nous nous inscrivons », a-t-elle adressée aux participants, tout en poursuivant que le PARISC reste une organisation internationaliste de tous les résistants du monde entier pour les causes de justice sociale. Notons que les autres membres sont entre autres Aïcha Sow et Kobina Amokwandoh, tous du secrétariat du PARISC.
Du reste, une sorte de restitution dans les diasporas de base est attendue à Londres, en Angleterre. L’idée est qu’elles puissent découvrir l’effectivité des dynamiques enclenchées dans les États de l’AES. Tout cela concourt à l’organisation d’un forum panafricain mondial où les fils et filles du continent et ceux de la diaspora se réuniront pour dresser les défis africains.
Cheick Amir MANEGA
Kulture Kibaré