Pamika dite la star : Zoom sur une carrière moribonde

Pamika dite la star : Zoom sur une carrière moribonde

Saviez-vous que Patricia Kambou dite Pamika avait triomphé à la première édition du concours de chant « Cocktail Nouvelle Star » sur la télévision nationale du Burkina Faso en 2004 ? Elle avait remporté le premier prix, dans la catégorie live, en atermoyant le mérite de Florent Belemgnegré dit Floby, candidat malheureux.

Mieux encore, rien qu’en 2008, la jeune bonne dame encore plus convaincante prenait part à une compétition continentale au Mali, « Case Sanga 2 ». Considérée comme la coupe d’Afrique de chant, Pamika, à chaque manche, forçait tout naturellement l’admiration et par ricochet le meilleur vote du jury et du public. Elle a été proclamée championne. Depuis lors, elle avait commencé à tracer sérieusement un chemin.

Pour ceux qui ne la connaissent toujours pas, Pamika est une artiste chanteuse locale burkinabè. Elle explore un style urbain saupoudré des rythmes du terroir. Très bonne interprète de chant, elle ne laisse personne indifférente lorsqu’elle se réapproprie une chanson (interprétation). Elle a du talent à revendre.

Seulement que son destin l’a conduite tout droit vers une structure qui lui impose une marque de fabrique musicale inappropriée. Sinon Pamika aurait simplement pu être au Burkina Faso ce que Charlotte Dipanda est au Cameroun ou encore Fatoumata Diawara est au Mali.

Malheureusement, nous avons la profonde douleur de vous informer que notre pseudo « star », nous a trop vite fait rêver. Elle n’a pas su jusque-là se projeter loin dans sa carrière comme les deux autres citées qui parcourent le monde. Qu’a Charlotte Dipanda ou Fatoumata Diawara de plus que Pamika ? La chance, le charisme, le talent ou le travail ? Que chacun se fasse une idée.

Qu’est-ce qui ne marche pas aujourd’hui chez la championne d’Afrique ? Qui aurait pu imaginer une Pamika, toujours à la traîne sur l’échiquier musical national et/ou sous régional après un sacre continental ? Peut-on asséner qu’elle ne travaille pas ou simplement sert-elle à renflouer les caisses de sa boîte ? Rien n’est moins certain.

De son premier album « Merci » (2010), suivi des maxi « Métamorphose » (2014) ou « Tilaï » (2017)  en passant par des single « Bass toub gomin » et tout dernièrement « La bague au doigt », le virage musical est perceptible. Si Pamika reste artistiquement décolorée dans sa collaboration avec Floby (ndlr Bass toub gomin), elle a encore réduit une bonne partie de mélomanes avertis  dans sa nouvelle trouvaille. « La bague au doigt », sa chanson écrite par Smarty, a-t-elle confié, effleure à peine la musicalité d’un des tubes d’Aya Nakamura, tout comme « Ombre de la nuit » de Smarty qui calque « Salé » de Niska. On peut bien s’inspirer d’un tube mais sans le copier.

Certains artistes burkinabè devraient proscrire ce complexe d’infériorité et puiser au fond du terroir des sonorités intrinsèques pour mieux les exploiter et de façon identitaire. Bien que l’idée de la collaboration artistique entre auteurs, compositeurs et interprètes de chanson reste salutaire, il ne faudrait pas encourager le mimétisme musical.

Les ambitions de Pamika sont si limitées ? Visiblement, sa force artistique se dégrade et sa carrière qualitativement moribonde. Elle a peut-être encore le temps pour recadrer le tir si toutefois ses hirudinées lui en donnent les pleins pouvoirs.

Pamika a vraiment du talent. Elle aurait pu aller loin que ce qu’elle représente aujourd’hui. Mais, c’est fort dommage avec cette nouvelle sortie qui confirme sa flemme dans la recherche artistique. Après tout, si elle peut se consoler uniquement de trophées Kundé et se contenter des prestations fithty-fithty avec son équipe managériale,  tant mieux!

Malick SAAGA

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