
Journée internationale des musées : L’ICOM Burkina pose la réflexion sur l’avenir de nos lieux de mémoire
Le Conseil international des musées (ICOM) Burkina Faso a célébré la Journée internationale des musées, le 18 mai 2025 à Saponé, dans la province du Bazèga. Trois panelistes ont, à l’occasion, décortiqué le thème de cette 48e célébration : « L’avenir des musées au sein des communautés en constante évolution ». C'était en présence des autorités coutumières et administratives locales ainsi que d’autres invités.
Depuis 1977, le Conseil international des musées (ICOM) qui est la plus grande organisation des musées et des professionnels des musées à l’échelle mondiale, a institué la Journée internationale des musées (JIM), chaque 18 mai de l’année. L’objectif, selon le président de l’ICOM Afrique, Jean Paul Koudougou, est de sensibiliser et aussi de rappeler combien les musées sont un moyen important d’échanges culturels, d’enrichissement des cultures, de développement de la compréhension mutuelle, de la coopération et de la paix entre les peuples.
L’ICOM Burkina Faso n’est pas resté en marge de cette commémoration. Il va mener quelques activités dans le fief du chapeau de Saponé, non seulement pour marquer d’une pierre blanche la 48e célébration de la JIM mais aussi la clôture de la 3e édition du Mois du patrimoine burkinabè. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2022/05/18/45e-journee-internationale-des-musees-le-burkina-mene-la-reflexion-sur-le-pouvoir-des-musees/
« L’avenir des musées au sein des communautés en constante évolution », c’est sous thème que l’ICOM Burkina Faso s’est appesanti pour mener la réflexion autour d’une table ronde. Car, en croire le président de l’ICOM Burkina Faso et actuel directeur général du Musée national du Burkina Faso (MNBF), Sabari Christian Dao, les musées doivent innover en s’adaptant aux nouvelles technologies pour garantir leur avenir.
Trois panélistes ont alors décortiqué le thème. Chacun d’eux est parti de sa conception du musée pour mieux orienter sa réflexion. Et à les entendre, des nouvelles approches s’imposent aux musées africains surtout.
Le premier à intervenir est notre directeur de publication, le journaliste-éditorialiste Malick Saaga. Il a d’emblée indiqué que « le musée est une vitrine, le reflet d’une identité. Le musée, c’est aussi une immersion dans le passé pour se projeter dans l’avenir ». Dans son développement, il a décelé les problèmes récurrents au sein des institutions muséales burkinabè dont l’absence de véritables infrastructures muséales pouvant susciter un engouement.

Pour le prix de la meilleure critique journalistique 2024, le panéliste Malick Saaga, l’avenir des musées repose sur des actions fortes pour asseoir une culture des musées au sein des communautés.
Il a revisité quelques discours de personnalités politiques qui reconnaissent toutes à l’unanimité le rôle essentiel et la place importante des musées dans nos sociétés. Mais pourquoi, s’interroge-t-il, les beaux discours ne sont pas suivis d’actions fortes ? Seules des actions fortes sur le terrain, insiste-t-il, peuvent garantir un avenir meilleur des musées au sein des communautés. Le journaliste critique invite donc les décideurs politiques et les professionnels des musées, au-delà de résoudre impérativement le problème des infrastructures muséales, d’œuvrer surtout à asseoir une véritable culture des musées au sein des communautés burkinabè voire africaines.
La secrétaire de l’ICOM Burkina, Agathe Nana est intervenue en deuxième lieu. Elle a évoqué les Objectifs de développement durable (ODD) pour montrer qu’il faut un socle sociétal solide pour que les musées puissent bâtir leur éducation et leur attractivité. A ce propos, elle affirme que les musées ne sont pas seulement des espaces d’exposition mais aussi des moteurs développement durables. Elle a également fait cas des nouvelles technologies qui sont des outils incontournables pouvant aider à promouvoir les musées.

Une journée commémorative marquée par la présence de l’autorité coutumière, le chef de Saponé et bien d’autres personnalités administratives.
Le promoteur du Musée de l’eau, Samoura Séssouma était le troisième panéliste. Il a partagé son expérience tout en invitant à africaniser nos musées. Il faut de sa conviction repenser la gestion de nos musées avec nos méthodes.
La journée commémorative a été ponctuée par des visites au Musée ethnographique et au conservatoire botanique de Saponé ; au Palais du chef de Saponé et à l’atelier de confection du majestueux chapeau de Saponé.
Imelda BATIONO (stagiaire)
Kulture Kibaré