Conte : Des soirées chaque dernier vendredi du mois au Musée national
Le Musée national (MN) accueille désormais le projet « L’Afrique conte » de l’Association « L’Afrique conte ». Il s’agit d’une série de soirées d’adaptation théâtrale de conte qui a lieu chaque dernier vendredi du mois. Placé sous le patronage du ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme, le lancement des activités est intervenu, le 25 février 2024, sous le thème : « Le vivre-ensemble ». Allocutions des différents officiels, contes, animation musicale ont ponctué cette première soirée chaleureuse.
Les soirées d’adaptation théâtrale de conte sont une initiative de l’Association « L’Afrique conte », en partenariat avec le Musée national (MN) du Burkina Faso. C’est une nouvelle plateforme artistique intitulée « L’Afrique conte » qui consiste à animer des soirées de conte au MN, chaque dernier vendredi du mois avec cinq conteurs professionnels et/ou amateurs.
La motivation de la promotrice, l’artiste conteuse Tipoko Zongo, par ailleurs présidente de l’Association « L’Afrique conte » est partie d’un constat. « Nos contes sont en train de disparaître et aussi nos langues nationales ne sont plus parlées. C’est frustrant pour nous la jeunesse. Raison pour laquelle nous avons initié ce projet pour sensibiliser et moraliser la jeunesse afin que les contes africains reviennent et que nous puissions également parler nos langues nationales », a-t-elle expliqué.
La toute première soirée a vu défiler cinq conteurs. Il s’agit de Pacôme Kaboré, Issaka Zallé, Wilfrid Ouédraogo, Lazare 1er et Tipoko Zongo elle-même. Les spectateurs qui ont occupé les gradins de l’amphithéâtre se sont égayés, visiblement à travers des contes théâtralisés, des contes interactifs et drôles, des contes sur fond musical, etc. Chaque prestation, assez originale et particulière, renferme toujours un enseignement ou une morale.
La conteuse Tipoko Zongo s’est appesantie, par exemple, sur l’histoire d’une rivière sacrée avec une sirène qui exauce les vœux des habitants du village. Avec deux musiciens accompagnants, elle a tenu le public en bonne haleine, pendant plus d’une trentaine de minutes. Son histoire dépeint le vivre-ensemble. « Le lien du thème avec mon conte est que finalement, tous ceux qui semaient la mort dans le village ont fini par se résigner. Tout le monde a été réuni et on a trouvé une solution. La vie est devenue belle, la sirène exauce les vœux de tous », a-t-elle soutenu.
Parrain de la soirée de lancement, l’international artiste conteur, KPG dit apprécier l’initiative. Tipoko Zongo vient de son école, selon lui. L’homme de « Kaïto…voum » estime que ce nouvel espace est un chemin de la transmission et de la sauvegarde du patrimoine burkinabè. « Cet évènement participe à l’éclosion du conte et installe cet art dans des endroits inhabituels. Aussi, l’élan va encore nous permettre d’avoir d’autres espaces d’expression. Ce qui est très important pour le conteur. Nous souhaitons que cet espace puisse vivre longtemps et qu’il ait le soutien nécessaire pour pouvoir, en tout cas, permettre de maintenir le flambeau du conte », a-t-il souhaité.
Le ministre en charge de l’éducation et de la promotion des langues nationales ainsi que son homologue le ministre d’Etat en charge de la culture, se sont fait représenter. Chacune de leurs adresses a encouragé et félicité le projet « L’Afrique conte » qui reste une tribune de la promotion du vivre-ensemble, du patrimoine immatériel burkinabè, etc. « Comment donc ne pas louer cette initiative aussi pertinente et importante pour le département en charge de la culture, à qui revient la mission de promouvoir les valeurs culturelles nationales ainsi que nos langues nationales ? », a indiqué Michel Saba, chargé de mission et représentant du ministre d’Etat, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Il reste convaincu, en reprenant les propos du Trésor humain vivant (THV) Konomba Traoré (présent au lancement) que ces soirées de conte sont pour tous « une véritable école ».
Pour le nouveau directeur général du MN, Sabari Christian Dao, le projet « L’Afrique conte » rappelle cette nostalgie du temps où chacun se retrouvait autour du feu avec les « anciens » tout en se laissant « entrainer par les beautés et les bontés de notre Afrique ». Tout comme ses prédécesseurs, il a salué et réitéré ses remerciements à l’Association « L’Afrique conte ». Il fait remarquer également que l’évènement va donner encore plus de la visibilité à son établissement muséal.
La prochaine soirée d’adaptation théâtrale de conte est prévue, le dernier vendredi du mois de mars 2024.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré