Burkina Faso : Quand Molière décrit un « avare » à l’Espace Grâce Théâtre

Burkina Faso : Quand Molière décrit un « avare » à l’Espace Grâce Théâtre

« L’avare et ses calebasses », c’est le spectacle programmé à l’Espace Grâce Théâtre cité An III. Après plusieurs représentations en France, la Compagnie Marbayassa en partenariat avec l’Institut français et l’Espace Grâce Théâtre, a décidé de représenter cette pièce, dans une adaptation et une mise en scène de Guy Giroud. Pour cette toute première diffusion, le 15 février 2024, les cinq comédiens ont réussi à faire salle comble.

Dans le texte « Avare » de Molière, on parle de cassette. Mais, dans cette adaptation et mise en scène de Guy Giroud, c’est la calebasse, une symbolique burkinabè voire africaine, qui est plutôt évoquée, d’où l’intitulé « L’avare et ses calebasses ».

Monique Sawadogo, directrice de la Compagnie Marbayassa

Cette appropriation du metteur en scène français dans un autre contexte, selon l’explication de la directrice de la Compagnie Marbayassa, Wendyam Monique Sawadogo est une manière de renforcer non seulement la collaboration artistique entre deux pays, mais aussi de promouvoir une identité africaine à travers la calebasse. « Les calebasses représentent l’Afrique. Chez nous, c’est précieux. Tout le monde l’utilise ici. Et comme on est en collaboration avec Théâtre de la Trame de la France, à chaque fois qu’on a un projet, on essaie de mettre ensemble les deux pays. C’est ce qui explique le choix de l’avare et ses calebasses », a-t-elle expliqué.

Jules Gouba (droite) dans sa peau d’avare

« L’avare et ses calebasses » est une farce. Le jeu des comédiens tourne autour d’un avare. Il est très avide d’argent, serre chaque fois la mine quand il s’agit de partager. Tellement radin, il est en conflit contre tout le monde, même son propre fils.

La pièce évoque les calebasses dans le récit dès l’entame. On aperçoit même ces objets symboliques décorer une fine partie de la scène. Mais, dans le fond, le spectacle s’appesantit sur ce vieil homme avare, séducteur et beau parleur.

Les comédiens interprètes de la pièce

Ce spectacle, à en croire Monique est une invite à la distraction. « Dans ces moments difficiles du Burkina Faso, on a voulu vraiment faire un spectacle qui donne de la joie aux gens. On a déjà monté des tragédies, de la bouffonnerie, en fait du tout. Là, on est allé vraiment dans la farce », a-t-elle indiqué. D’ailleurs, la pièce a chaleureusement été bien accueillie. Mieux, elle a fait salle comble pour cette première représentation au Burkina Faso. Et c’est l’Espace Grâce Théâtre cité An III, réputée pour sa formation, la dynamique de ses diffusions de spectacles, qui est choisie pour les trois premières dates que sont les 15, 16 et 17 février 2024. Une quatrième représentation est annoncée à l’espace de la Compagnie Marbayassa.

Les spectateurs prenant place avant le début du spectacle

Mais avant la prochaine représentation, que pense la spectatrice Aminata Tapsoba de la pièce ? D’un œil averti, elle apprécie positivement l’entraide que le spectacle veut prêcher en décrivant le comportement de l’avare. Aussi, elle avoue être très émue du jeu et de l’énergie des cinq comédiens interprètes (Monique Sawadogo, Jules Gouba, Wilfrid Ouédraogo, Bachir Tassembedo et Djoufo Traoré) sur scène.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré  

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