1ère édition du festival « La Voix de la Kora » : Coup d’essai coup de maître
Le festival « La Voix de la Kora » ou la rencontre musicale internationale des instrumentistes à cordes, a tenu toutes ses promesses, les 16 et 17 décembre 2022 à Ouagadougou. Et le moins qu’on puisse dire, ce coup d’essai fut un coup de maître, puisque ce nouveau cadre d’expression artistique a laissé percevoir un réel intérêt du public en général et des musiciens professionnels en particulier. L’apothéose de cette première édition a été encore plus énergique qu’à l’ouverture.
Annoncée depuis quelques mois, la 1ère édition du festival « La Voix de la Kora » ou la rencontre musicale internationale des instrumentistes à cordes, a relevé le défi organisationnel et artistique. Les 16 et 17 décembre 2022, l’artiste-musicien-instrumentiste et lead vocal, Abdoulaye Traoré dit Kantala qui est le promoteur de ce nouveau cadre, a invité huit formations musicales à exprimer leur savoir-faire artistique. Elles ont répondu toutes présentes, à l’ouverture tout comme à la clôture. Chose qui n’était pas évidente malgré le contexte sécuritaire difficile et l’environnement économique burkinabè mitigé.
A défaut de la scène de l’Institut français de Ouagadougou, cette nouvelle messe des instrumentistes à cordes, s’est délocalisée à Napam Beogo. Kantala y a érigé une scène, en tout cas adaptée à cet espace culturel.
Sur les huit formations musicales qui se sont succédé, certaines d’entre elles sont venues de Bobo-Dioulasso dont le Collectif AMA qui a joué à la clôture. D’un timbre assez bien ouvert, la portée de la voix de la lead vocale transporte son auditoire dans un univers mandingue et plein de groove. Ce collectif bobolais de quatre musiciens, à l’instar de la prestation de Hassan Dembélé, n’a pas du tout ennuyé les festivaliers à cette apothéose.
Suivant la programmation de la soirée, place donc à l’un des grands noms de la musique burkinabè, BB Prince Bissongo. Très rompu aux arcanes de la guitare moderne, le fils de l’« empereur » Bissongo a étalé toute sa virtuosité inouïe dans sa conjugaison musicale. Et ce n’est pas exagéré de dire que ce guitariste a été l’un des meilleurs groove de la soirée en termes de spectacle.
C’est Kantala himself, promoteur de cette rencontre musicale internationale des instrumentistes à cordes qui a bouclé la boucle. Sa voix, jointe aux mélodies de sa Kora a naturellement séduit les festivaliers, visiblement composés d’expatriés occidentaux et d’autres nationalités africaines. Sa musique a aussi une couleur mandingue et exploite au-delà de la Kora des instruments modernes (guitare, basse et batterie) pour produire une identité musicale propre à Kantala.
Tous les spectacles des deux jours ont été énergiques, émotionnels et plaisants. Les applaudissements ne tarissaient point. Ce qui nous amène à avouer que le nouveau festival a bien posé ses jalons. « Je pense que pour une première édition, c’est positif. Je suis franchement à ma toute première expérience, au niveau de l’organisation d’un festival. Je peux vous assurer que je n’ai pas vraiment eu une équipe avec moi… Je ne m’attendais pas à ce monde, venu nombreux. Je ne peux pas dire qu’on a refusé du monde, mais les festivaliers qui étaient là, hier à l’ouverture et aujourd’hui à la clôture, c’est réjouissant pour moi en tant qu’organisateur », a confié Kantala.
Tout satisfait et enthousiaste pour la suite, il a tenu à rappeler que le festival « La Voix de la Kora » reste, pour le moment unique au Burkina Faso. C’est un cadre qui met en valeur les instrumentistes à cordes et leur accorde la priorité de s’exprimer. Vivement la prochaine édition, déjà annoncée en 2023.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré