Arts plastiques et appliqués : 9 acteurs à l’école du commissariat d’exposition
L’association Art et Culture BISO, organise du 22 au 30 novembre 2022 à Ouagadougou, une formation dans le cadre de son projet « Germe ». Il s’agira d’outiller neuf (9) acteurs des Arts plastiques et appliqués sur le commissariat d’exposition en vue de leur professionnalisation et de leur structuration dans ladite filière.
Le terme « commissaire d’exposition » est, selon l’explication de l’opérateur culturel tunisien, Shiran Ben Abderrazak, la traduction littérale de l’anglais curating. Curateur vient du latin curare, dit-il, qui veut dire prendre soin de… « Au départ, le commissaire d’exposition ou le curateur, parce que le terme s’est francisé, veut tout simplement dire quelqu’un qui va prendre soin d’une œuvre ou de quelque chose », a-t-il expliqué. Et, à l’en croire toujours, dans le monde de l’art, le commissaire d’exposition est celui qui va choisir et interpréter les œuvres d’arts qu’il va mettre à la disposition d’un public. « Quand on rentre dans les détails, le commissaire d’exposition est devenu une sous spécialisation d’un type de curating. C’est-à-dire que lorsqu’on est curateur, on peut faire un type de curatoring qui est le commissariat d’exposition », a informé le formateur tunisien. Cependant souligne-t-il, le curateur n’est pas un marchand d’arts, il n’est non plus un galeriste. Il peut monter des expositions qui vont avoir pour finalité de vendre des œuvres d’arts. Mais, ce n’est généralement pas le rôle de ce dernier d’accompagner dans le processus commercial.
Alors, du constat de Nyaba Ouédraogo, président de l’association Art et Culture BISO, il manque réellement des commissaires d’exposition au Burkina Faso. L’idée de « Germe », c’est d’y remédier. Il s’agit d’un projet d’appui à la professionnalisation et à la structuration des acteurs de la filière Arts plastiques et appliqués, par la formation et l’accompagnement de curateurs au Burkina Faso. D’un coût global estimé à près de 8 millions Fcfa, le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) a soutenu à hauteur de 5 millions Fcfa dans le cadre de son 5e appel à projets traditionnel.
La formation des neuf (9) apprentis curateurs a débuté le 22 novembre 2022. Pendant plus d’une semaine, les formateurs Shiran Ben Abderrazak et Alex Moussa Sawadogo vont partager leurs connaissances sur le commissariat d’exposition afin de renforcer les capacités des participants.
Le formateur tunisien entend questionner au cours de ses séances, la figure du curateur. Qu’est-ce que c’est que ce métier ? Ensuite, il compte s’appesantir sur les fondamentaux des projets, parce qu’il pense que le curateur est avant tout un manager ou un gestionnaire de projet. Enfin, il évoquera les spécificités de ce métier de curateur ou de commissaire d’exposition à savoir assurer, concevoir et mettre en œuvre un projet « curatorial » d’exposition. « L’idée va vraiment être de proposer des outils pratiques et pragmatiques pour que les apprentis curateurs puissent se saisir et répliquer par la suite, ces choses-là. Ça va de la conception à la mise en place d’un plan de financement », a-t-il soutenu. Le second formateur qui est l’actuel délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), Alex Moussa Sawadogo va quant à lui, prioriser les échanges avec ses participants.
Suzane Songa/Ouédraogo est une artiste plasticienne. Elle est également la présidente de l’Association pour la promotion des arts plastiques (APAP) et la promotrice des Rencontres internationales de peinture de Ouagadougou (RIPO). Le projet « Germe », de son avis est avant tout une opportunité pour les acteurs du domaine des Arts plastiques et appliqués dont elle. Participante, elle espère bien au terme de la formation renforcer ses capacités managériales surtout. « J’aimerais pouvoir approfondir mes connaissances et maîtriser les outils des arts plastiques en général », a-telle laissé entendre.
Pour l’initiateur du projet « Germe », Nyaba Ouédraogo, l’attente c’est de voir par la suite les curateurs formés, capitaliser les outils et techniques acquis pour mieux s’en servir au niveau national et international. Il a par ailleurs, confié que deux des curateurs seront choisis et seront accompagnés après la formation jusqu’à la prochaine Biennale internationale de la sculpture de Ouagadougou (BISO).
Malick SAAGA
Kulture Kibaré