Festival des arts du cirque de Bobo-Dioulasso : Une huitième édition sur fond de structuration

Du spectacle avec des acrobaties extraordinaires

Nous ne sommes pas au Festival des arts de la rue et du cirque Cergy, Soit, dans la banlieue parisienne (France). Non. Nous sommes plutôt à Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins. C’est à cet endroit, réputé comme la capitale culturelle et économique du Burkina Faso, que s’est dressé depuis huit (8) ans maintenant, le Festival des arts du cirque de Bobo-Dioulasso. Il s’agit d’une initiative de l’Association Africa unite, en collaboration avec l’Espace rencontre jeunesse de Dafra (ERJD) et le partenariat de l’Institut français de Bobo-Dioulasso.

Cette année encore, malgré le contexte politique et sécuritaire morose, les promoteurs de ce grand rendez-vous annuel des arts du cirque au Burkina Faso, n’ont pas dérogé à la règle. Les activités prévues à l’occasion, ont été maintenues. Mieux, avec la participation des autorités locales (administratives, coutumières et religieuses).

Les fillles artistes de cirque intègrent peu à peu les compagnies et là avec Atoufa

D’ailleurs, de l’avis du président de la délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso, Adama Bidiga, le Festival des arts du cirque de Bobo-Dioulasso reste un évènement culturel majeur de la cité de Sya. « La culture demeure l’un des référents fondamentaux de la visibilité de la ville de Bobo-Dioulasso, car c’est par elle et elle seule que notre commune peut affirmer sa différence et sa présence dans les échanges internationaux et poser durablement les bases réelles de son développement », a-t-il apprécié.

Les artistes jongleurs de la Fédération régionale du Kadiogo sont venus à 13 avec un spectacle collectif spécial pour le festival

En dépit de tous les obstacles et la rareté perceptible des ressources dans cet environnement social et économique moins favorable du pays des Hommes intègres, la huitième édition, malheureusement, n’a pas eu de grande scène à l’Institut français de Bobo-Dioulasso. Inutile de rappeler que cet établissement français, a été plus tôt saccagé par les manifestants du 30 septembre 2022 au Burkina Faso. Aussi, l’annulation des spectacles congolais, marocains et guinéens qui étaient pourtant prévus, a également un peu modifié la programmation artistique. Seule la compagnie malienne, les JVA de Ségou a courageusement pu effectuer son voyage.

Du reste, la résilience et la détermination des Burkinabè en général et des organisateurs de l’évènement en particulier, a permis, contre vents et marrées de relever le défi de l’organisation et de ficeler une belle édition des arts du cirque.

Les réunions des fédérations régionales du Kadiogo et des Hauts-Bassins qui ont abouti à la création de la fédération nationales des actrices et et des acteurs du cirque au Burkina Faso.

Les différents sites, visiblement bien érigés, ont accueilli de beaux spectacles. Les festivaliers ont découvert de nouvelles créations des compagnies bobolaises, Atouffa, Dafra et B13. Toute la palette des talents des jongleurs des quatre compagnies du Kadiogo, s’est exprimé avec humour et gaité (Compagnies AFNAC, Afrique racines, Badenya et Yennega circus). En marge des shows, une master-class de jonglage animée par Erin Stephens et Armand Ouendlamita de Yennega circus, des rencontres professionnelles, entre autres ont également permis de réfléchir sur la vie professionnelle des circaciens burkinabè. C’est au terme des échanges et de partages d’expériences que les participants de cette huitième édition, ont eu l’ingénieuse idée de créer, le 12 novembre 2022, la Fédération nationale des actrices et des acteurs du cirque du Burkina Faso.

Déjà, un programme de travail relatif aux projets de formation, les préparatifs de la prochaine édition prévue, du 13 au 19 novembre 2023, sont à l’ordre du jour.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré