Crise de la société civile culturelle : L’« Appel de Wemtenga » a rencontré les protagonistes
Une délégation réduite du groupe d’« Appel de Wemtenga », a rencontré comme annoncé, quelques parties prenantes de la société civile culturelle, ce 16 mars 2022 à Ouagadougou. La démarche a consisté à écouter les candidats controversés de la culture en lice pour l’Assemblée Législative de Transition (ALT), leur présenter un cahier de charge et les inviter à accepter la désignation de façon collégiale et consensuelle le/la délégué(e) et son/sa suppléant(e).
La journée a débuté avec le président de la Fn Pro-scène, Moussa Sanou qui est venu des Hauts-Bassins
Le groupe « Appel de Wemtenga », après sa sortie médiatique du 15 mars 2022 est passé à l’acte. Selon son agenda annoncé, il devrait dès le 16 mars 2022 entamer une large concertation avec les parties prenantes de la société civile culturelle, pour une implication inclusive du choix du/de la délégué(e) et de son/sa suppléant(e) à l’Assemblée Législative de Transition (ALT). Les signataires de l’« Appel de Wemtenga » ont plus tôt dans la matinée, rencontré le président de la Fédération nationale des professionnels des arts de la scène (Fn-pros-cène), Moussa Sanou avant de poursuivre leur série de visites chez d’autres acteurs dont les deux candidates controversées, Augusta Palenfo et Raïssa Compaoré.
La mission consistait à écouter attentivement chacun des protagonistes de la culture et proposer une nouvelle désignation légitime des représentants de la société civile culturelle à l’ALT de façon transparente, consensuelle et inclusive. « Cette démarche est pour nous, une manière d’être plus crédible. L’objectif c’est d’arriver à faire en sorte que les gens qui seront élus soient acceptés de tous », a expliqué Roger Wango, signataire de l’ « Appel de Wemtenga ».
Les signataires ont largement échangé avec Raïssa Compaoré, artiste-musicienne et journaliste à la radio du Parlement
A écouter Augusta Palenfo la démarche semble noble mais elle n’est pas sans reproche. « Ce qu’ils sont en train de faire, ils auraient dû le faire depuis longtemps, pas maintenant. Mais, c’est déjà bien car il n’est jamais trop tard pour bien faire », a-t-elle indiqué. Elle a écouté, elle a pris acte mais elle reste sans objet par rapport au retrait de sa candidature afin d’accepter de nouvelles désignations des représentants de la culture de manière convenable. « Je ne saurais vous répondre si je suis d’accord ou pas », a-t-elle clairement laissé entendre. Et de suggérer que si le processus de désignation se maintient, « il faut des représentants qui n’ont pas leur langue dans la poche, qui puissent faire sortir pendant ces 3 ans quelque chose de bien pour ce monde culturel. Il faut faire le bon choix ». Toujours selon la bonne dame, elle n’est pas sûre, informe-t-elle, que retirer les deux noms de la culture déjà envoyés est opportun, car la liste de proposition des représentants est close depuis un moment.
Les signataires de l' »Appel de Wemtenga » ont été reçus au siège de la Cnc
C’est sur cette position plus ou moins confuse que les deux signataires de l’ « Appel de Wemtenga » entreprennent de poursuivre la visite chez Raïssa Compaoré, une candidature aussi controversée. C’est le même procédé avec les mêmes mots pour faire entendre raison et d’accepter le recours à une voie démocratique et consensuelle de désignation. Raïssa est d’accord même si elle ne dispose pas d’informations fiables sur la situation actuelle de son dossier déposé. Elle a bien apprécié l’esprit de l’ « Appel de Wemtenga » et s’est montrée disponible à accompagner le processus si réellement l’élan va permettre de redorer le blason du monde de la culture.
Les concertations se sont poursuivies jusqu’au siège de la Confédération nationale de la culture (CNC). Visiblement, c’est une équipe d’« Appel de Wemtenga » déterminée qui ne compte pas lâcher l’affaire pour non seulement soigner l’image ternie des acteurs culturels et surtout faire peser la culture dans les centres de décisions politiques.
Malick SAAGA
Kulture Kibaré
